Société
L’Algérie ferme cinq bureaux d’éloignement dans ses consulats en France

L’Algérie a choisi de fermer cinq bureaux d’éloignement dans ses consulats en France, une décision qui s’inscrit dans un contexte diplomatique déjà très tendu entre les deux pays. Depuis la mi-janvier, Alger a également refusé de reprendre trente-cinq de ses ressortissants expulsés.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé ce qu’il considère comme une attitude agressive de la part d’Alger. « Nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie. C’est l’Algérie qui nous agresse », a-t-il affirmé sur Sud Radio mercredi 19 mars, après le rejet par Alger d’une liste d’une soixantaine de ses ressortissants considérés comme dangereux.
Un bras de fer qui s’intensifie
Cette crise s’est aggravée depuis l’expulsion avortée de l’influenceur Doualemn. Cet homme de 59 ans, connu pour ses appels au meurtre d’opposants au régime algérien sur TikTok, avait été renvoyé en Algérie avant d’être refoulé par son pays d’origine. Plus largement, les tensions ont été exacerbées par l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie, où il risque dix ans de prison ferme, ainsi que par l’attentat meurtrier de Mulhouse, dont le principal suspect avait été refoulé par Alger à quatorze reprises.
Face à ce qu’il perçoit comme un « camouflet », le gouvernement français brandit la menace d’une révision des accords de 1968, qui accordent un statut privilégié aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi. François Bayrou avait évoqué cette possibilité lors d’un conseil interministériel sur l’immigration fin février, et Bruno Retailleau martèle désormais cette option comme une « riposte graduée » face aux blocages d’Alger.
Mais du côté algérien, le gouvernement dénonce « les menaces et les velléités d’intimidation » de Paris et refuse catégoriquement de reprendre les expulsés. Un bras de fer qui, loin de s’apaiser, semble au contraire s’enliser dans une logique de confrontation.
À lire aussi : Énième refus d'Alger sur les OQTF : deux ex-détenus, dont un meurtrier trafiquant de drogues, renvoyés en France

3 commentaires
vert10
Ben fermer ces consulats . Ou fermer nos consulats , application du principe de réciprocité.
Irrefragable
Pourquoi le gouvernement français ne remet pas ce pays du tiers-monde à sa place ? Si c'est l'appréhension provoquée par la peur de potentielles réactions violentes des populations allogènes présentes sur le territoire national qui est à l'origine de cette inaction, alors elle est totalement injustifiée. Car en cas d'émeutes, il suffira de laisser les mains libres aux forces de l'ordre et d'envoyer l'armée en renfort, si besoin, et tout sera sous contrôle, sans soucis. Le problème n'est pas logistique mais politique et idéologique.
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