Clientélisme islamique et OM : le maire Benoît Payan relance la polémique à Marseille

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a participé cette semaine à une rupture du jeûne du ramadan en compagnie de son adjointe Samia Ghali et de Rachid Zeroual, figure controversée et influente des South Winners, groupe de supporters de l’Olympique de Marseille.

La scène a aussitôt suscité une réaction cinglante de Stéphane Ravier, ancien sénateur et conseiller municipal, qui a ironisé sur X : « Rupture du jeûne du Ramadan de Benoit Payan avec les supporters de l’OM et l’un de leur chef emblématique Rachid Zeroual. Au championnat de footo-islamo-gauchisme l’Imamaire de Marseille caracole en tête ! »

Ce nouvel épisode intervient deux semaines après la visite de Benoît Payan à la mosquée des Cèdres. Lors d’un discours, il avait alors affirmé : « Sans les musulmans, Marseille ne serait pas Marseille » et annoncé la cession d’un terrain pour l’agrandissement du lieu de culte. Il avait également déclaré à l’imam : « Vous m’avez demandé de vous céder un terrain. C’est ce que j’ai décidé de faire, et vous n’avez pas à dire merci, parce qu’on vous le doit. »

Accusé de clientélisme, le maire s’était défendu en rappelant avoir également soutenu d’autres cultes : « La ville a aussi vendu un terrain à une synagogue et aidé au financement de Notre-Dame de la Garde. »

Présent et très proche du maire lors de la rupture du jeûne, Rachid Zeroual est un personnage influent de la vie marseillaise. Leader historique des South Winners, il a été condamné à neuf mois de prison en 2023 pour son rôle dans l’attaque du centre d’entraînement de l’OM. Il est également soupçonné d’avoir pesé sur les directions successives du club, notamment en exerçant des pressions sur Didier Deschamps ou Pablo Longoria. Ses liens étroits avec plusieurs personnalités politiques locales, dont l’adjointe de Benoît Payan Samia Ghali, sont régulièrement pointés du doigt.

En se montrant publiquement aux côtés d’un tel acteur, Benoît Payan s’expose à de nouvelles critiques sur sa gestion des équilibres communautaires et son rapport avec certains réseaux d’influence à Marseille. Le conseil municipal doit par ailleurs débattre le 25 avril de la vente du terrain accolé à la mosquée des Cèdres.