Société
Princesse en jogging, alcool, réseaux sociaux : l’Éducation nationale renonce à distribuer l'adaptation moderne de la Belle et la Bête aux élèves de CM2

L’Éducation nationale a finalement annulé la distribution de La Belle et la Bête illustrée par le dessinateur Jul, qui devait être offerte à 800 000 élèves de CM2 dans le cadre de l’opération « Un livre pour les vacances ». En cause, une version jugée inadaptée aux enfants de dix ans, mêlant le texte original du conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (1756) à des illustrations ancrées dans un univers « contemporain » .
Dans cette relecture, Belle, au look moderne, prend un selfie avec la Bête sur la couverture. Plus loin, elle apparaît en jogging, délaissant les robes de princesse, mange de la pâte à tartiner « El Mordjene » et partage son intérêt pour la musique entre clavecin et rap américain. Son père, ruiné, est contrôlé par la douane pour des colis suspects venus d’Algérie, tandis que ses sœurs affichent un style provocant, affublées de marques parodiques comme « Chacal numéro 5 » et « Moche & Gabbana ». Certaines illustrations montrent encore le père de Belle, bouteille à la main, chantant Les Lacs du Connemara.
Un livre jugé inadapté pour les enfants
Pour le ministère, ces références sont loin d’être anodines. « Sans accompagnement pédagogique, je pense que ça n’est pas adapté », a expliqué Élisabeth Borne sur CNews, précisant que le livre abordait des sujets complexes comme « l’alcool, les réseaux sociaux et certaines réalités sociales » qui conviendraient mieux à des élèves plus âgés. La directrice générale de l’enseignement scolaire, Caroline Pascal, a également justifié l’annulation en évoquant des contenus pouvant « susciter nombre de questions chez les élèves qui ne trouveraient pas nécessairement de réponse adaptée ».
Jul crie à la censure
L’auteur, connu pour son travail chez Charlie Hebdo et Lucky Luke, voit dans cette décision une forme de censure. « Les prétextes fallacieux et pour partie mensongers invoqués pour justifier la censure ne tiennent pas la route une seconde », a-t-il dénoncé. Il évoque une possible dimension idéologique derrière cette décision : « Le 'grand remplacement' des princesses blondes par des jeunes filles méditerranéennes serait-il la limite à ne pas franchir ? ». Il a également ajouté pour se justifier : « La Belle est juste un peu plus méditerranéenne. Elle a une tête d'Italienne, de Grecque, de Libanaise, elle ressemble à la France d'aujourd'hui ».
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1 commentaire
vert10
Pognon balancé par la fenêtre. Il y a des bibliothèques dans toutes les villes et lycées collèges
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