Politique
78% des Français mécontents d’Emmanuel Macron
La popularité d’Emmanuel Macron atteint un niveau historiquement bas avec 78 % de mécontents selon un sondage Ifop-JDD réalisé en octobre 2024. Cette chute rapide s’explique notamment par la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, incomprise par une grande partie des Français.
Emmanuel Macron atteint un nouveau seuil dans l’impopularité. Avec 78 % de Français mécontents (+3 points), le président se retrouve dans une situation similaire à celle de François Mitterrand en 1991, lors de la démission de Michel Rocard et la nomination d’Édith Cresson à Matignon. Il est également au plus bas depuis sa prise de fonction en 2017, enregistrant une chute de 9 points depuis mai, avant les élections européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale.
Macron en chute rapide et une perte de soutien des retraités
Cette baisse brutale, analysée par Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop, marque un tournant dans la présidence Macron. Dabi explique que « la rapidité avec laquelle Emmanuel Macron a perdu son soutien électoral surprend », soulignant que le président semble avoir perdu l’appui de l’une de ses bases les plus fidèles : les retraités et les plus de 65 ans. Ces derniers ne sont plus que 24 % à soutenir le président (-6 points), et les retraités, traditionnellement plus enclins à voter en faveur des candidats de centre-droit, ne sont plus que 23 % à approuver son action (-6 points également).
Ce rejet massif de la part des seniors pourrait s’expliquer par une série de décisions politiques controversées, notamment la dissolution de l’Assemblée nationale, qui reste encore aujourd’hui mal comprise par une grande partie de l’électorat, y compris au sein de la majorité présidentielle. Dans le sondage Ifop-JDD publié en octobre 2024 , des répondants n’hésitent pas à comparer la décision du président à une réaction puérile, le qualifiant d’« enfant qui a cassé son jouet ». D’autres reproches tournent autour de l’attitude d’Emmanuel Macron face à la défaite de son camp aux élections européennes, perçue comme un facteur décisif dans sa décision de dissoudre.
Macron comparé à François Hollande et François Mitterrand
En comparaison, François Hollande avait atteint un niveau d’impopularité encore plus marqué en 2014, avec seulement 13 % de Français satisfaits de son action, un record historique dans les sondages Ifop. Mais les chiffres actuels de Macron viennent s’en rapprocher, reflétant une rupture profonde avec une large part de la population française.
Par ailleurs, la popularité du Premier ministre Michel Barnier subit également une chute notable. Bien que plus modérée que celle du président, Barnier accuse une baisse de 5 points, atteignant 40 % de satisfaction contre 60 % d’insatisfaction. Si le Premier ministre conserve une image personnelle relativement intacte, cette baisse laisse toutefois entrevoir une fragilité dans son soutien public, dans un contexte où les responsables gouvernementaux peinent à maintenir leur crédibilité face à la défiance généralisée.
Un avenir politique incertain
Selon l’Ifop, ce sondage a été réalisé entre le 9 et le 17 octobre auprès de 2008 personnes représentatives de la population française. Il témoigne d’une profonde méfiance à l’égard de la classe politique et des difficultés qu’aura le gouvernement à rétablir la confiance des Français dans les mois à venir. La question de la capacité d’Emmanuel Macron à se relever d’une telle chute reste en suspens, tandis que des voix s’élèvent déjà pour demander sa démission.
Dans cette atmosphère tendue, le futur politique de la France semble plus incertain que jamais. La dissolution de l’Assemblée nationale, loin de clarifier la situation, a davantage exacerbé les divisions et accentué le désenchantement des électeurs. Les mois à venir seront cruciaux pour l’exécutif, qui devra tenter de se reconnecter avec un électorat de plus en plus sceptique.
Ainsi, avec 78 % de mécontents, Emmanuel Macron se retrouve confronté à une défiance comparable à celle qui avait précipité la chute de François Mitterrand et François Hollande avant lui, plaçant le chef de l’État dans une position politiquement précaire.
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