Politique
Gilles-William Goldnadel : « Mes enfants ont quitté la France à cause des immigrés ! »
Dans une entretien exclusif pour Frontières, Gilles-William Goldnadel s’exprime sur le conflit israélo-palestinien, l’antisionisme, et l’avenir des Juifs en France face à la montée de l’antisémitisme. Il revient aussi sur les enjeux sécuritaires d’Israël après le 7 octobre 2023.
Dans une nouvelle interview sur la chaîne YouTube Frontières, Gilles-William Goldnadel s’est exprimé sur des questions complexes liées au conflit israélo-palestinien et sur la situation des Juifs français. L’avocat et essayiste, connu pour ses positions engagées, a abordé plusieurs thématiques importantes telles que les récents événements en Israël, la doctrine militaire israélienne, et l’avenir des Juifs en France.
Pensez-vous que le problème dans le conflit soit l’existence même d’un état israélien ?
Il n’y a pas de doute, nous sommes en guerre. Ce sont des objectifs militaires et guerriers. C’est vaincre le Hamas et le Hezbollah, qui tous deux veulent la destruction de l’État juif. C’est un objectif à court terme, mais vital et existentiel.
Pour les Arabes, le cœur du problème est effectivement qu’il existe un État juif, un État israélien sur une partie assez restreinte des territoires contestés.
L’absence d’un interlocuteur sérieux pour partager le territoire constitue l’un des principaux obstacles à la paix.
[…]
Vous avez écrit un ouvrage il y a moins d’un an qui revient sur les événements du 7 octobre 2023. Quels sont aujourd’hui les objectifs de l’état hébreu dans la région à 1 an des événements passés ?
Je pense qu’au sein de l’armée israélienne, qui n’est pas spécialement à droite, l’objectif est de vaincre l’ennemi. Il n’y a pas d’autres stratégies. La seule est de vouloir vaincre celui qui veut vous tuer.
La défense de l’État d’Israël repose sur une politique de confrontation directe avec ses adversaires, plutôt que sur des compromis.
[…]
Vous avez parlé du sionisme. Pensez-vous qu’être anti sioniste est de facto antisémite ?
Aujourd’hui oui, à 99 %. Sur le papier, vous avez des Juifs antisionistes, qui considéraient qu’il ne fallait pas créer d’État d’Israël. Blum et Mandel échangeaient dans un camp allemand pendant la guerre, Blum était sioniste et Mandel l’était moins. Il dit à Blum : « Ça serait quand même bien un État juif ». Dans la réalité d’aujourd’hui, 99 % des antisionistes sont des antisémites viscéraux. Ils n’ont aucune sympathie pour les Juifs israéliens, ils veulent leur mort et n’ont aucune compassion. Ils font tout pour tenter de leur nuire, aboient avec les loups. Il n’y a pas plus antisémite qu’un antisioniste.
Les discours antisionistes ont glissé vers un discours ouvertement antisémite dans le contexte actuel.
[…]
Vous avez écrit un article dans le FigaroVox « la haine du juif est mondialisée ». Quelle est la situation pour un juif français ? Rester en France ou partir en Israël alors que le pays est en guerre ?
Mes enfants ont quitté la France il y a plus de 20 ans. Ils ont quitté la France alors qu’ils sont très français, ils aimaient la France, à cause de l’immigration et des immigrés. Ils se faisaient traiter de « sales Juifs » et ont considéré que ce n’était pas une situation d’avenir.
Les Juifs français sont déchirés entre leur attachement à la France et le besoin de défendre Israël. Partir en Israël aujourd’hui, c’est aussi défendre Israël. Il y a donc un dilemme entre partir et rester. Je pense que nos deux pays sont en danger. Israël est peut-être capable de plus résister que la France.
[…]
Quelle gestion du dilemme partir ou rester ?
L’amour pour la patrie d’origine reste essentiel, même après avoir quitté la France pour Israël. Dans les années 30, un délégué hongrois au congrès sioniste avait notamment déclaré que bien qu’il quitte la Hongrie pour Israël, il ne cesserait jamais d’aimer son pays natal. C’est une révélation que lorsque vous aimez l’État-nation, vous l’aimerez quoi qu’il arrive.
[…]
L’entretien intégral est à retrouver sur notre chaîne YouTube !
Aucun commentaire
Loading