Immigration
En récidive et sous OQTF, le fugitif tunisien de Rignac finalement condamné
Aymen A., sous OQTF, s’était échappé de garde à vue à Rignac avant d’être retrouvé après 35 heures de cavale. Il a été condamné pour violences conjugales et évasion.
Après s’être échappé de garde à vue à Rignac, Aymen A., un homme de 32 ans originaire de Tunisie sous OQTF, a été arrêté après plus de 35 heures de cavale. Condamné pour violences conjugales, il devait répondre devant le tribunal de Rodez quand il a réussi à s’enfuir, déclenchant une vaste opération de recherche. Il a finalement été appréhendé à Toulouse, où il s’est rendu de lui-même après un périple qui l’a mené de Rignac jusqu’à Toulouse via Albi.
Une évasion en pleine garde à vue pour l’individu sous OQTF
Le mercredi 16 octobre 2024, Aymen A. était en garde à vue dans la brigade de Rignac, où il était entendu dans une affaire de violences sur sa compagne et leur fille de huit ans. Il avait déjà été condamné par le passé pour des faits similaires et était sous le coup d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Alors qu’il attendait d’être transféré au tribunal de Rodez pour être jugé dans la foulée, il a profité d’un moment d’inattention pour s’échapper.
C’est en demandant une pause cigarette, une pratique courante avant le transfert des détenus, qu’Aymen A. a saisi l’opportunité de prendre la fuite. Après avoir pris un café sous la surveillance des gendarmes, il a soudainement disparu, laissant derrière lui un gobelet de café renversé. Selon une gendarme présente, « Quand j’ai levé la tête du coffre de la voiture, j’ai juste vu le gobelet de café par terre et il n’y avait plus personne. »
L’homme sous OQTF en cavale pendant 35 heures
Aymen A. a réussi à parcourir plus de 150 kilomètres en stop. « J’ai couru dans les champs jusqu’à Rodez, puis on m’a pris en stop jusqu’à Albi et enfin jusqu’à Toulouse », a-t-il raconté au tribunal lors de son audience. La gendarmerie avait déployé des moyens considérables pour retrouver le fuyard, incluant des équipes au sol et un hélicoptère, mais sans succès immédiat. C’est finalement jeudi soir, après 35 heures de cavale, qu’Aymen A. s’est rendu de lui-même dans un commissariat de Toulouse d’après les informations de Centre Presse Aveyron.
Poursuivi pour violences conjugales en récidive
Outre son évasion spectaculaire, Aymen A. devait répondre des accusations de violences conjugales. Sa compagne, qui avait déposé plainte après des mois d’abus physiques et psychologiques, a témoigné au tribunal des sévices qu’elle et leur fille avaient endurés. « Il m’a menacée de m’égorger avec un couteau, c’était devenu intenable », a-t-elle déclaré. Selon elle, Aymen A. la maltraitait verbalement et physiquement, la rabaissant constamment et imposant un climat de peur dans leur foyer.
Malgré ses dénégations, Aymen A. a été condamné à deux ans de prison ferme pour ces violences, ainsi qu’à six mois supplémentaires pour son évasion. Le tribunal de Rodez a également prononcé une interdiction pour lui de paraître dans l’Aveyron pendant trois ans, ainsi qu’une interdiction de voir sa fille pendant cette période.
L’inefficacité des OQTF en question
Cette affaire relance une fois de plus le débat sur l’exécution des OQTF en France. Aymen A., qui devait être expulsé depuis plusieurs mois, était toujours présent sur le territoire français malgré une décision claire des autorités. En 2023, seulement 15,3 % des OQTF avaient été exécutées, mettant en lumière les lacunes du système d’expulsion.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment évoqué la nécessité de renforcer les moyens alloués à l’exécution des OQTF, notamment pour les individus présentant un danger pour la société. Un sondage réalisé par CSA montre que 84 % des Français sont favorables à l’incarcération systématique des étrangers sous OQTF ayant commis des crimes ou délits avant leur expulsion. Cette affaire, et d’autres similaires, devraient continuer d’alimenter le débat public sur les failles de la gestion des expulsions en France.
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