[Reportage] Californie : entre mur en carton et submersion organisée

C’est dans un camping situé au sud de la ville que nous logerons durant près d’une semaine, en compagnie d’Anthony Aguero et d’une journaliste répondant au nom d’April Starks qui nous a rejoints en route. Après avoir pris une journée de repos bien méritée, nous reprenons pas-à-pas notre reportage. Première étape : là où le mur s’achève.

Ici, au sud de San Diego, à la frontière avec sa ville-jumelle mexicaine, Tijuana, nous garons la Jeep au bord de la plage. Le spectacle qui nous fait face est aussi beau que surprenant : d’une part, un mur qui s’enfonce lentement dans les flots sur quelques dizaines de mètres. Plus haut qu’ailleurs, il est même doublé d’un deuxième rempart. La plage n’est remplie que d’oiseaux côté américain, mais, très étonnamment, remplie de vacanciers mexicains de l’autre côté. Ils semblent presque ne porter aucune attention à l’existence de cette frontière, profitant de la mer en cette chaude journée de septembre.

Caméras, policiers particulièrement agaçants et détecteurs de mouvements, le passage nous paraît instinctivement très sûr. Cependant, tout ce dispositif – absent sur la plupart de la frontière – n’empêche visiblement pas les « illegal aliens » de rentrer : au pied du mur, nous trouvons une corde ayant vraisemblablement servi à l’escalader, des vêtements et des papiers d’identité égyptiens déchirés. De plus, en consultant l’actualité de la zone, nous apprenons que le mois dernier, des clandestins sont entrés aux États-Unis par la voie maritime, et en jet-ski ! Autant dire que la surveillance n’est qu’un apparat, à se demander d’ailleurs si les caméras et détecteurs sont réellement fonctionnels.

Les coyotes contrôlent le mur