Société
Julien Rochedy : Construire une nouvelle écologie de droite
ENTRETIEN – Essayiste et influenceur, Julien Rochedy est l’un des rares auteurs de droite se définissant aujourd’hui comme sincèrement écologiste. Entretien autour de l’écologie de droite.
Dans votre dernier livre, Surhommes et sous-hommes, vous vous positionnez comme un écrivain de droite écologiste. Quel a été votre cheminement pour devenir un défenseur de cette cause ?
Avant d’être pensé, il s’agit d’abord d’un affect lointain pour l’écologie. Je viens de la campagne et j’ai toujours ressenti ce que Edward O. Wilson appelle la « biophilie », c’est-à-dire un amour du vivant et de la nature. Adolescents, nous nous occupions d’une forêt avec un ami ; nous la nettoyions, la protégions contre les intrus et nous y passions un temps considérable quand les autres jeunes préféraient traîner en ville. Ce sentiment peut sûrement naître chez tous les hommes mais je crains qu’il soit en partie génétique : on l’a ou on ne l’a pas. Certaines personnes « aiment » la nature mais n’en ont fondamentalement pas besoin, ou du moins le croient-ils. Ils peuvent rester des mois dans des espaces urbains sans brûler d’y échapper au plus vite. Chez moi, elle est indispensable, absolument vitale. Un monde totalement artificialisé, enlaidi et complètement pollué, un monde « de métal et de rouages », « qui ne se soucie plus des choses qui poussent sauf dans la mesure où elles servent sur le moment » comme dit Sylverbarbe à propos de Saroumane dans l’œuvre géniale de Tolkien, un tel monde serait à mes yeux un véritable cauchemar.
Mais ce n’est pas la biophilie qui m’a amené à penser l’écologie. Si je la mentionne, c’est simplement par honnêteté : en nietzschéen, je sais que nous finissons tous par avoir les pensées de nos corps et de nos intérêts. Voilà pourquoi je reconnais que cet affect premier eut sûrement quelque chose à voir avec mes réflexions ultérieures sur le sujet, mais ce n’est pas ce qui les amorça vraiment.
Comme tout homme de droite, j’avais même d’abord plutôt tendance à regarder les écologistes comme d’insupportables « pastèques », selon le mot de Jean-Marie Le Pen : « verts à l’ext
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