Société
« Il met le feu au corps allongé sur le sol » : l’effroyable décès de Chahinez Daoud, brûlée vive par son mari, désormais jugé devant les tribunaux à Bordeaux

Ce lundi 24 mars, à Bordeaux, débute le procès de Mounir B., accusé d’avoir immolé vive sa femme, Chahinez Daoud, en mai 2021. Cet acte, qualifié d’« assassinat » par la justice, est jugé devant la cour d’assises. L’accusé, lui, conteste cette qualification.
Le 4 mai 2021, Mounir B. attend toute la journée dans sa voiture, stationnée à 200 mètres du domicile de son ex-compagne à Mérignac. En instance de divorce, il guette sa sortie. À 18 heures, alors qu’elle part chercher ses enfants à l’école, il l’intercepte, armé d’un fusil de chasse. Il tire deux fois, visant ses jambes, la faisant tomber. Puis, il l’asperge d’essence et met le feu avec un briquet. Un voisin, alerté par les coups de feu, assiste à la scène : Chahinez Daoud est au sol, « la tête dans le caniveau », tandis que Mounir B., impassible, ignore ses cris. Elle décède sur place.
Les déclarations de l’accusé
En garde à vue, Mounir B. affirme : « Je voulais la cramer pour tout le mal qu’elle et la justice m’ont fait. » Il soutient n’avoir pas voulu la tuer, mais seulement « lui laisser des marques » pour « lui faire la peur de sa vie ». « Si je voulais la tuer, je lui aurais explosé le cerveau avec un seul tir », ajoute-t-il. Devant le juge d’instruction, il insiste : sa femme aurait eu des relations avec d’autres hommes et n’aurait « pas souffert ». Il estime n’avoir « pas fait beaucoup de dégâts » et avoir agi comme « un homme civilisé ». Mis en examen le 7 mai 2021 pour « homicide volontaire », les faits sont requalifiés en « assassinat ».
Les parents de Chahinez, Djohar et Kamel Daoud, surnomment leur ex-beau-fils « l’assassin » et n’attendent rien de lui au procès, prévu jusqu’au vendredi 28 mars. Mounir B. rejette la faute sur la victime, l’accusant de l’avoir épousé pour des papiers ou dénonçant un « acharnement » de tous contre lui. « Il est victime lui ? Oui, c’est ça... comme ma femme ! », lance-t-il en mars 2024 lors d’un conseil de discipline en prison. Pour Me Julien Plouton, avocat des parents, ce discours sans « empathie ni compassion » rend le procès « lourd et pesant ». Le fils aîné de Chahinez Daoud, 17 ans et demi, préfère ne pas y assister.
Une personnalité troublée, mais responsable
Trois expertises psychologiques décrivent Mounir B. comme narcissique, atteint d’un « délire paranoïaque », d’une « jalousie pathologique » et d’un sentiment de « persécution ». Elles notent une altération de son discernement, mais concluent qu’il avait conscience de ses actes et reste pénalement responsable, au moins partiellement. Son avocate, Me Elena Badescu, espère que les jurés tiendront compte de ces éléments.
Entre août 2020 et mai 2021, des négligences ont précipité le drame. La femme avait porté plainte plusieurs fois pour violences conjugales. Pourtant, le parquet n’est pas informé de ses alertes, malgré le harcèlement de Mounir B. depuis la prison. Libéré, ce dernier viole son interdiction de contact sans conséquence sérieuse. Chahinez Daoud n’est ni prévenue de sa sortie, ni équipée d’un téléphone « grave danger ». Un rapport de l’inspection générale pointe ces dysfonctionnements. Cinq policiers, dont le directeur départemental et le commissaire de Mérignac, sont sanctionnés. L’un d’eux, condamné pour violences conjugales, est radié. En 2023, la famille demande une indemnisation à l’État pour « faute lourde ».
À lire aussi : Sophie Primas sur le racisme anti-Blanc : « Il est arrivé à ma fille de se faire traiter de ‘sale Blanche’ »

4 commentaires
Ce Type est à l'Image du Hamas.....point Barre !!
vert10
Selon Le Figaro, la « réponse graduée » promise par la France en matière de visas diplomatiques à l’égard de l’Algérie n’est toujours pas entrée en vigueur. Cette mesure visait initialement à protester contre le refus d’Alger de délivrer des laissez-passer consulaires pour le retour de ses ressortissants en situation irrégulière. Mais surtout, l’expulsion des clandestins algériens semble désormais abandonnée. Une source diplomatique française confie : « Cette carte n’est plus sur la table ». Cette volte-face reflète une volonté d’apaisement entre Paris et Alger, au détriment des mesures fermes pourtant promises
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