Irruption de G.Attal lors d’une interview : une initiative encouragée par Radio France ?

Gabriel Attal se défend face aux critiques l’accusant d’avoir éclipsé Valérie Hayer lors de son apparition imprévue et plutôt gênante sur le plateau de France Info. Le Premier ministre assure que c’est la direction de Radio France qui lui a suggéré cette intervention. «  La direction de Radio France m’a proposé de passer », affirme-t-il, ajoutant qu’il devait « saluer Valérie Hayer et surtout les jeunes présents dans la salle ».

Gabriel Attal contre France info : un mensonge d’État ?

Cependant, la version du Premier ministre est contestée par Jean-Philippe Baille, directeur de l’information de Radio France. Baille explique à Libération : « Tout s’est décidé en cinq minutes. Attal a dit qu’il irait saluer Hayer en coulisses. Après une discussion dans l’ascenseur, il est arrivé à la porte du studio, et Salhia Brakhlia, qui venait de l’interviewer, est montée sur scène et il l’a suivie ». Il précise que Radio France ne pouvait prévoir qu’Attal irait plus loin.

Cette explication a été reprise avec ironie par Rachida Dati au Sénat lors des questions au gouvernement. Ses propos ont déclenché des rires parmi les sénateurs. « Je vous renvoie aux explications de la présidente de Radio France qui lui a proposé, qui l’a contraint à venir sur ce plateau...», a déclaré la ministre de la Culture, avant que des éclats de rire n’envahissent l’Hémicycle, suscitant même un sourire de Gabriel Attal. Elle a poursuivi en plaisantant, « pour venir parler des élections européennes ». Ces échanges se déroulaient alors que le sénateur communiste Ian Brossat interrogeait sur la présence médiatique de l’exécutif pendant la campagne des européennes.

Réforme de l’audiovisuel public : un retour à l’ORTF pour les communistes

Le communiste Brossat a ajouté : « Je suis assez inquiet d’apprendre que le premier ministre ait pu être victime à Radio France d’une forme de kidnapping dont nous n’aurions pas été au courant », a-t-il lancé, sous les applaudissements. Il a ensuite adopté un ton plus grave, critiquant la justification d’Attal et évoquant la réforme de l’audiovisuel public poussée par Rachida Dati.

« Il est un peu paradoxal d’expliquer que les temps sont très différents de ceux que nous avons connus à l’ORTF et de vouloir dans le même temps engager une réforme qui y revient », a-t-il conclu, soulignant les craintes que suscite cette réforme en cours. Cette irruption du Premier ministre a succité une vive polémique à quelques jours des élections européennes.

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