Politique
Budget : Marine le Pen dénonce le choix paresseux du « rabot et de l’impôt »
Ce 22 octobre, Marine Le Pen a exhorté le gouvernement à revoir le budget avant que son groupe ne l’y contraigne.
« Le budget 2025 était impossible. Voilà ce que disaient, d’après la presse, des membres de l’entourage d’Emmanuel Macron au lendemain de la dissolution de l’Assemblée. » Pour Marine Le Pen, cet aveu reflète sept années de macronisme qui ont conduit à une situation budgétaire désastreuse. Elle accuse le gouvernement d’avoir ignoré les alertes répétées du Rassemblement National sur l’envolée du déficit et de la dette, alors que son groupe avait déposé une motion de censure au mois de juin. « Le gouvernement nous accusait à ce sujet d’incompétence et même parfois de complotisme budgétaire (…) Je crois que nous avions encore une fois vu juste ».
Un budget sous contrôle européen
La chef de groupe du RN a aussi dénoncé une perte de crédibilité de la France sur les marchés financiers, et compare la situation économique française à celle de pays européens perçus comme plus fragiles. « Le gouvernement a démonétisé la parole de la France, qui s’endette désormais à des conditions moins favorables que l’Espagne ou la Grèce ». Elle met en garde contre une éventuelle prise de contrôle du budget français par les institutions européennes, en précisant que la France est désormais sous procédure pour déficit excessif. Selon elle, cela pourrait refléter un souhait secret du gouvernement : « Les institutions européennes… finiront par prendre la main sur notre budget. Mais peut-être est-ce là votre espoir secret ! »
Le contre-budget du RN
Face à ce qu’elle décrit comme un gouvernement « acculé », qui recourt systématiquement aux hausses d’impôts, Marine Le Pen a rappelé le projet de « contre-budget » présenté la semaine dernière par son groupe. Ce plan, selon elle, permettrait de rendre 23 milliards d’euros aux Français, notamment par la baisse de la TVA sur l’énergie ou l’annulation de la hausse des taxes sur l’électricité. « Ces dépenses, cela doit vous surprendre tant vous en avez perdu l’habitude depuis 7 ans, sont intégralement financées ». Parmi ces financements, la présidente du RN propose une taxation des rachats d’actions et la fin des prix garantis pour le solaire et l’éolien, qu’elle qualifie bien volontiers de « gabegie ».
La majorité accusée d’avoir saboté le budget en commission
La parlementaire dénonce également l’attitude de la majorité en commission des finances. « À la lumière du cynisme dont ont fait preuve les députés du socle commun en commission des finances, vous n’avez eu de cesse de saboter ce budget en refusant tout dialogue, tout compromis et tout travail commun. » Elle dénonce cette tentative de dissimulation. « Vous laissez la gauche revendiquer 60 milliards d’impôts imaginaires, pour cacher vos 30 milliards de taxes supplémentaires bien réelles. »
“Vous laissez la gauche revendiquer 60 milliards d’impôts imaginaires pour cacher vos 30 Mrds de taxes bien réels”, accuse @MLP_officiel. “Il n’est pas trop tard pour revoir votre copie. Nous espérons vous en convaincre, pour ne pas être obligés de vous y contraindre”. #DirectAN pic.twitter.com/09I7hNjrQ6
— LCP (@LCP) October 22, 2024
Un dernier avertissement
Enfin, la patronne du RN met en garde le gouvernement : « Vous pouvez tenter de tromper certains députés ici, mais ne croyez pas que vous tromperez les Français. » En rappelant au gouvernement qu’il devra porter seul le fardeau d’une récession ou d’une crise financière, elle lance un dernier avertissement : « Il n’est évidemment pas trop tard pour revoir votre copie et entendre que les gardiens vigilants de l’intérêt de la France et des Français, nous espérons, vous en convaincre, pour ne pas être obligés de vous y contraindre. »
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