Autriche : le FPÖ réclame un commissaire européen à la “remigration” 

Le FPÖ, parti de droite identitaire autrichien, a demandé mardi 11 juin 2024 la nomination d’un commissaire européen dédié à la “remigration” après avoir remporté les élections européennes ce dimanche. « Durant la campagne, il est apparu clairement qu’une politique migratoire raisonnable est nécessaire, et qu’il y a un besoin de remigration », a déclaré Christian Hafenecker, le secrétaire général du FPÖ, lors d’une conférence de presse. « Nous avons besoin d’un commissaire à la remigration », a-t-il ajouté.

Le FPÖ, qui a déjà été au pouvoir en coalition avec les sociaux-démocrates et les conservateurs à trois reprises, défend la notion de “remigration”. Cette idée, qui n’est pas réalisable dans le cadre légal actuel, vise l’expulsion massive des étrangers non assimilés ou délinquants et l’obligation d’assimilation pour les personnes naturalisées. En France, lors des élections présidentielles de 2022, Éric Zemmour voulait la création d’un ministère de la remigration pour les chômeurs longue durée, les délinquants étrangers et sans papiers.

Remigration : une solution à la mode en Europe 

En novembre 2023, Herbert Kickl, leader du FPÖ, avait exprimé pour la première fois son intention de retirer la nationalité et d’expulser les Autrichiens d’origine étrangère qui refusent systématiquement de s’intégrer. Cette position trouve également des échos en Allemagne, où une réunion de membres de l’AfD, parti nationaliste allemand, sur le même sujet avait provoqué de vastes manifestations.

Le FPÖ a remporté les élections européennes avec 25,4 % des voix, marquant une victoire historique. Le parti aspire maintenant à nommer le commissaire que l’Autriche enverra prochainement à Bruxelles. Toutefois, cette nomination relève de la prérogative du gouvernement, actuellement formé d’une coalition entre les conservateurs, arrivés deuxièmes avec 24,5 % des voix.

Le FPÖ, favori pour les prochaines élections législatives prévues fin septembre 2024, siège au Parlement européen dans le groupe Identité et Démocratie (ID), aux côtés du Rassemblement national (RN). Pour rappel, le groupe ID a récemment exclu l’AfD suite à plusieurs scandales, notamment une réunion secrète de certains cadres de l’AfD révélée par le média d’investigation Correctiv, dans laquelle ils évoquaient l’idée d’une remigration des allemands issus de l’immigration non assimilés.

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