Société
Population carcérale : quand l’État entretient l’insécurité par son laxisme
La France a atteint un record de 73 000 détenus en 2022, aggravant la surpopulation carcérale. Malgré la mise en place d’alternatives à la prison, l’inefficacité persistante de la politique pénale contribue à aggraver les statistiques de l’insécurité.
Depuis plus de deux décennies, la population carcérale française ne cesse de croître. En décembre 2022, elle atteint un niveau record avec environ 73 000 détenus, soit une augmentation de 2 800 en un an. Cette donnée place l’Hexagone dans la liste très fermée des dix nations européennes où l’incarcération progresse le plus, une tendance qui exacerbe la surpopulation dans les établissements pénitentiaires. Le taux d’occupation des maisons d’arrêt s’élevait même à 143 % en fin d’année 2022.
Ces condamnés, souvent jeunes et issus de milieux précaires étrangers, sont surreprésentés dans l’enceinte des milieux pénitenciers.
Le 1ᵉʳ janvier 2020, pas moins de 23,2 % des personnes écrouées étaient de nationalité étrangère. Ainsi, près d’un quart des détenus pourraient être expulsés des prisons françaises dans leur pays d’origine. De surcroît, une large partie de ces détenus est sujette à la récidive et accumule de multiples condamnations au fil des années. Les maisons d’arrêt fredonnent ainsi la même ritournelle et voient circuler en leur sein les mêmes profils de manière cyclique et répétée.
Les raisons d’un tel surpeuplement
Le rapport de la Cour des comptes, publié en 2023, révèle également que la politique pénale a un coût global évalué à 4 milliards d’euros par an. La France peine à trouver des solutions pour endiguer cette hausse financière constante, et ce, malgré l’introduction d’autres mesures punitives telles que le bracelet électronique ou les travaux d’intérêt général. Ces solutions alternatives font office de cordelette sur le loup. Autrement exprimé, elles se révèlent complètement inefficaces. Ainsi, les condamnés sont bien souvent libérés à la hâte afin de décharger les prisons, gonflant toujours plus les chiffres de l’insécurité.
Le nombre de condamnations à la prison
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