Société
La dette publique française bat un nouveau record
La dette publique française a franchi un seuil historique à la fin de ce deuxième trimestre 2024, atteignant 3 228 milliards d’euros. Ce montant vertigineux et alarmant dépasse largement les critères de stabilité fixés par l’Union européenne.
En seulement deux décennies, la France a alourdi et multiplié le poids de sa dette publique par trois. Ainsi, sa masse initiale de 1 082 milliards d’euros début 2004, s’est aujourd’hui lestée d’un peu plus de 2 000 milliards d’euros supplémentaires. Cette trajectoire fulgurante a été accentuée par des chocs économiques récents. Le plan de sauvetage massif mis en œuvre pendant la pandémie de Covid-19, souvent résumé par le slogan « quoi qu’il en coûte », a creusé un gouffre abyssal dans les finances publiques. Ce programme, lancé en plein mandat du « Mozart de la finance », a aggravé l’endettement frénétique de l’État.
En sept ans, sous la direction de Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie et des Finances, la dette est passée de 2 281 milliards à 3 228 milliards d’euros, soit une augmentation de près de 950 milliards. Un bilan d’une médiocrité historique qui, par son incompétence flagrante, pourrait faire pâlir les autres nations du globe.
Une situation qui inquiète les observateurs
Les experts sonnent désormais l’alarme face à ce qu’ils perçoivent comme une « dette incontrôlable ». La France, d’après les chiffres d’Eurostat, se classe à présent parmi les pays les plus endettés de l’Union européenne, derrière la Grèce et l’Italie. Avec une moyenne de dette publique dans la zone euro de 88,7 % du PIB, la France fait figure de cancre de la classe, peinant à stabiliser son endettement malgré les avertissements répétés.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, expliquait le 25 septembre dernier au micro de France Info que : « La maladie française, c’est d’accumuler depuis trop longtemps trop de déficit et donc trop de dettes, et cette situation ne peut plus durer ». Une telle flambée des charges financières limite notamment les capacités de l’État à investir dans des projets d’avenir, d’autant plus que la hausse des taux d’intérêt rend l’emprunt de plus en plus coûteux.
Et maintenant ?
La nouvelle ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a reconnu la gravité de la situation, affirmant qu’un effort collectif est nécessaire pour enrayer cette hausse. Le gouvernement se prépare donc à annoncer un plan d’austérité lors de la présentation du projet de loi de finances, le 9 octobre prochain. Celui-ci devrait comporter une réduction des dépenses publiques ainsi qu’une augmentation ciblée des impôts pour certaines entreprises et contribuables aisés. Une initiative qui semble particulièrement difficile à mener à bien, compte tenu du nouveau dérapage du déficit enregistré cette année, menaçant de dépasser 6 % du PIB.
L’objectif fixé est de reprendre le contrôle des finances publiques avant que la France ne soit contrainte d’affronter une crise financière plus profonde. Mais la tâche s’annonce ardue, voire impossible, car la marge de manœuvre est désormais très réduite. Si la France a su éviter une crise économique majeure pendant la pandémie, elle doit dorénavant trouver des solutions à long terme pour éviter que cette dette galopante ne menace sa stabilité financière.
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