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Affaire Philippine : des obsèques entre tristesse, espérance et dignité
Vendredi 27 septembre ont eu lieu les obsèques à Versailles de Philippine, 19 ans, tuée par un Marocain sous OQTF. Une foule nombreuse est venue lui rendre un dernier hommage.
« Nous sommes là pour pleurer, nous sommes là pour prier, nous sommes là pour agir. » Ces mots poignants sont ceux de l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, qui célébrait ce vendredi la messe de funérailles de Philippine, cette jeune femme de 19 ans, tuée par Taha O., un ressortissant marocain de 27 ans sous OQTF. Plus de 2 000 personnes sont venues assister aux obsèques de Philippine en la cathédrale Saint-Louis de Versailles cet après-midi, avant l’inhumation de la jeune femme dans la plus stricte intimité familiale à Montigny-le-Bretonneux. Tous n’ont pas pu entrer dans l’édifice religieux et nombreux assistent à la messe depuis le parvis. Un homme confie à nos journalistes, présents sur place : « J’ai souffert de la mort de Philippine. J’ai souffert. Et je souffre encore ». Une dame âgée explique, elle, sa colère et son désarroi : « J’ai une petite-fille du même âge, je suis trop malheureuse pour eux. Il faudra bien qu’on parle un jour des responsables de ces massacres ».
Karl Olive, député Ensemble, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, et Gérard Larcher, président du Sénat, ont déposé des gerbes de fleurs sur le parvis. Le cercueil arrive dans la cathédrale vers 13h, la messe commence.
Une homélie qui en appelle à l’espérance
La célébration religieuse débute par quelques allocutions brèves et dignes des proches de la jeune femme, dont celle, bouleversante, de son fiancé. « Si tu pouvais prendre le micro, tu me dirais que ma cravate n’est pas droite », trouve notamment la force de plaisanter le jeune homme. « Normalement, j’aurais dû lire ce discours pour ton mariage avec Thibaut », ajoute, ému, le père de Philippine.
Durant la messe, nos journalistes observent depuis le parvis une foule recueillie, des gens à genoux, priant et restant silencieux, de nombreux jeunes, dont certains en uniforme scout, engagement qu’avait Philippine. La pluie qui s’abat n’empêche pas les fidèles de chanter de tout leur cœur. Après la lecture de l’Évangile, l’abbé Grosjean prend la parole pour l’homélie. « Devant le mystère du mal, devant l’injustice insupportable et la violence qui s’est déchaînée, nous sommes sidérés, comme écrasés. Bien sûr, la justice des hommes sera nécessaire. Son temps viendra. Mais aujourd’hui, nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer ensemble notre douleur, notre colère, notre incompréhension », a déclaré le prêtre. L’abbé Grosjean a délivré un message d’espérance : « Je termine, Philippine, en te confiant en particulier ta famille et tes amis, et toute cette jeunesse présente ici dans cette cathédrale. Tous ces jeunes qui sont touchés par ton départ si brutal, par la jeune fille lumineuse que tu as été, par ta foi simplement vécue… Tu es désormais leur grande sœur du Ciel. Encourage-les dans leurs joies, leurs peines et leurs combats. Donne à chacun de pouvoir servir, croire et aimer à son tour avec toute la générosité dont il ou elle est capable.
Aide tous ces jeunes à découvrir combien ils sont aimés de Dieu, de façon inconditionnelle, quelle que soit leur histoire ou leurs fragilités. Parce que c’est quand on se sait aimé qu’on devient capable du meilleur ! »
Un signe du Ciel ?
La messe s’achève aux alentours de 15h30, avec la bénédiction du cercueil, pendant que les fidèles chantent la Prière scoute. Puis, dans un silence seulement brisé par le son du glas, le cercueil de Philippine sort de la cathédrale entre deux haies de personnes. Signe du Ciel ? Nos journalistes remarquent que la pluie s’arrête à ce moment-là, avant qu’un rayon de soleil transperce les nuages et qu’un oiseau blanc passe au-dessus de la foule. Une dernière prière de l’abbé Grosjean devant le corbillard, avant que celui-ci n’emmène Philippine pour son ultime voyage. La foule se disperse peu à peu dans le calme, comme pour prolonger ce moment de grâce.
Demain reviendra assez tôt avec sa peine, ses questions, sa colère. Pour Philippine, et pour tous les nôtres.
1 commentaire
vincent.leroy@outlook.com
Que Dieu lui ouvre les portes du paradis. Nous en ce bas monde, on continue le combat pour tous nos camarades, amis, frères et sœurs morts par ces barbares.
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