Politique
La famille de Philippine décline l’aide financière de Valérie Pécresse
La famille de Philippine, jeune femme de 19 ans retrouvée morte dans le bois de Boulogne et dont l’agresseur présumé est un marocain sous OQTF, a refusé l’aide financière proposée par Valérie Pécresse pour couvrir les frais de justice. La cagnotte en ligne lancée par leurs proches est jugée suffisante.
La famille de Philippine, la jeune étudiante de 19 ans retrouvée morte dans le bois de Boulogne, a décliné l’aide financière proposée par Valérie Pécresse pour couvrir les frais de justice.
Une aide jugée non nécessaire
Le vendredi 27 septembre, lors des obsèques de Philippine à Versailles, la famille de la jeune femme a poliment refusé l’offre de soutien financier proposée par Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Île-de-France. Cette dernière avait exprimé son intention de couvrir les frais de justice auxquels la famille est confrontée, lors d’une séance plénière du conseil régional. L’élue LR avait souligné l’injustice de la situation, déplorant que cette famille endeuillée doive supporter des coûts financiers supplémentaires pour faire valoir ses droits. Cependant, selon l’entourage de Valérie Pécresse, les proches de Philippine ont expliqué que les sommes collectées via une cagnotte en ligne suffiraient à régler les frais de justice. Ils ont donc préféré se tourner vers cette solution, en affirmant leur souhait de rester indépendants.
Un rôle clé pour l’application « The Sorority »
Face au refus de la famille, Valérie Pécresse a proposé de rediriger cette aide vers l’association « The Sorority », qui a activement contribué aux recherches après la disparition de Philippine. « The Sorority », une application réservée aux femmes et aux personnes issues de minorités de genre, a diffusé l’avis de recherche de Philippine via son réseau de plus de 110 000 utilisatrices. Cette initiative a permis une large mobilisation sur les réseaux sociaux. L’association a été contactée par un proche de la famille, qui leur a demandé de relayer l’information pour tenter de retrouver la jeune femme au plus vite. Valérie Pécresse a annoncé qu’une décision finale concernant l’attribution de cette aide serait prise lors d’un vote de la prochaine commission permanente du conseil régional.
L’affaire Philippine
Le meurtre de Philippine, survenu le 21 septembre 2024, a rapidement pris une tournure politique en raison du profil du suspect, Taha O., un ressortissant marocain de 22 ans. L’homme, interpellé trois jours après le meurtre, faisait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), mesure qui n’avait pas été exécutée. Condamné en 2021 pour le viol d’une femme de 23 ans, il avait été placé en centre de rétention administrative après sa sortie de prison en juin 2024, mais avait été relâché faute de laissez-passer délivré par le Maroc. Cette affaire a relancé le débat sur l’efficacité des OQTF en France, avec un taux d’exécution de seulement 6,9 % en 2023. Plusieurs figures politiques, dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ont exprimé leur volonté de réformer ces procédures pour éviter de nouveaux drames.
Le meurtre de Philippine a également suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique. Alors que certains plaident pour un renforcement des contrôles et une meilleure exécution des OQTF, d’autres, notamment à gauche, insistent sur la nécessité de réformer le traitement judiciaire des récidivistes sexuels et de renforcer les moyens d’intégration.
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