Société
Philippine : les réactions politiques s’enchaînent
Alors qu’étaient célébrées les obsèques de Philippine, tour d’horizon des diverses réactions que cette tragédie a suscitées.
« Nous sommes là pour pleurer, nous sommes là pour prier, nous sommes là pour agir. » Les mots forts de l’abbé Grosjean lors des obsèques à Versailles, vendredi 27 septembre, de Philippine, 19 ans, tuée par un Marocain sous OQTF la semaine dernière, seront-ils entendus ?
Dans les mots, les réactions ont été fortes. À commencer par ceux du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui s’est fendu d’un tweet assorti d’une vidéo dans laquelle il déclare : « Philippine avait 19 ans. Sa vie lui a été volée par un prédateur qui n’aurait pas dû se trouver sur notre sol. Combien de drames la France va-t-elle devoir subir avant de provoquer une réaction de nos dirigeants ? » s’est indigné le chef de file du camp national.
Philippine avait 19 ans. Sa vie lui a été volée par un prédateur qui n’aurait pas dû se trouver sur notre sol.
Combien de drames la France va-t-elle devoir subir avant de provoquer une réaction de nos dirigeants ? pic.twitter.com/Tqwgu8uHzK
— Jordan Bardella (@J_Bardella) September 27, 2024
À l’autre bout de l’échiquier politique, la palme de l’indécence revient à la députée écologiste Sandrine Rousseau qui écrit sur X/Twitter : « Philippine a été sauvagement assassinée. La personne arrêtée est marocaine sous OQTF. Ce féminicide mérite d’être jugé et puni sévèrement. L’extrême-droite va tenter d’en profiter pour répandre sa haine raciste et xénophobe. Nous sommes plus forts que cette récupération. #NoPassaran ».
Philippine a été sauvagement assassinée. La personne arrêtée est marocaine sous OQTF. Ce féminicide mérite d’être jugé et puni sévèrement.
L’ext-droite va tenter d’en profiter pour répandre sa haine raciste et xénophobe.Nous sommes plus forts que cette récupération.#NoPassaran https://t.co/RmDMkETgUm
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) September 24, 2024
La « récupération » ne semblait pourtant guère déranger la parlementaire qui écrivait quelques jours plus tôt, toujours sur X/Twitter, à propos du procès des viols de Mazan : « Mazan n’est pas un fait divers, c’est un fait de société. On ne pourra pas s’en sortir juste avec la bonne conscience d’avoir soutenu Gisèle, nous allons devoir interroger cette fabrique du mal. #Mazan ».
Mazan n’est pas un fait divers, c’est un fait de société.
On ne pourra pas s’en sortir juste avec la bonne conscience d’avoir soutenu Gisèle, nous allons devoir interroger cette fabrique du mal. #Mazan https://t.co/IeM20F3CxD
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) September 18, 2024
Emmanuel Macron prend la parole
Depuis le Canada ou il est en déplacement, le président de la République, silencieux jusque-là sur cette triste affaire, a réagi en conférence de presse jeudi 26 septembre. Emmanuel Macron a rappelé l’« émotion de toute la nation et de tous les Français » devant « ce crime odieux et atroce » et « la douleur de toute une famille qu’il faut aider, accompagner », avant de conclure en enjoignant son nouveau gouvernement à « (le) faire, (le) faire, (le) faire, et moins dire ».
De son côté, le garde des Sceaux, Didier Migaud, s’est exprimé vendredi 27 septembre, dans la matinale de France inter. « Je n’ai pas à commenter une procédure individuelle, mais pour moi, c’est évidemment un sentiment d’échec », a reconnu le ministre de la Justice, avant de prévenir : « Ma responsabilité est de faire en sorte que cela ne puisse pas se reproduire ». Didier Migaud a cependant reconnu que ce drame le touchait, car l’une de ses filles avait « le même âge » que Philippine.
La famille de Philippine refuse de s’exprimer
Quant à la famille de Philippine, elle a refusé de s’exprimer publiquement en répondant aux nombreuses sollicitations médiatiques. Le père et le fiancé de la jeune femme ont cependant délivré des messages aussi poignants qu’emprunts de dignité lors de ses obsèques.
À noter que d’après une information de nos confrères de Libération, la famille de Philippine a refusé l’aide financière de la région Ile-de-France, proposé par la présidente LR de la collectivité locale, Valérie Pécresse, pour payer les frais d’obsèques et de justice. En effet, la famille a indiqué qu’une cagnotte avait été lancée par des proches de Philippine et que les sommes déjà collectées suffiraient à régler les frais.
À lire aussi : Affaire Philippine : plus de 2 000 personnes réunies pour les obsèques dans la cathédrale de Versailles
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