Société
Baisse des naissances, hausse des avortements et mariages plus tardifs : une tendance alarmante pour l’avenir de la France
En 2023, la France observe un ralentissement de sa croissance démographique, marqué par une diminution des naissances et un vieillissement de la population, selon une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques) publiée en décembre 2024.
Ce rapport met en lumière une dynamique démographique singulière, marquée par un taux d’avortement élevé et une fécondité en déclin. Ces phénomènes reflètent des transformations sociétales profondes, avec des implications croissantes pour les politiques publiques.
Avortements en hausse, fécondité en baisse
L’augmentation continue des avortements en France met en lumière une situation préoccupante. En 2023, 242 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées, un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente. Depuis 2021, le nombre d’avortements a augmenté de 26 000, soit une hausse de 12,04 %. La France est, avec la Suède, le pays où le taux de recours à l’avortement est le plus élevé d’Europe. Les IVG médicamenteuses, représentant près de 80 % des cas, sont devenues la norme, tandis que les interruptions médicales de grossesse (IMG) diminuent. Cette tendance touche principalement les femmes âgées de 20 à 39 ans. Le ratio d’1 IVG pour 3 naissances est désormais dépassé, soulignant ainsi un déclin du taux de natalité en France.
Parallèlement à cette tendance, la fécondité en France a également enregistré une baisse significative. En 2023, le nombre de naissances a chuté à 678 000, marquant une diminution de 48 000 enfants par rapport à 2022. Cette baisse est surtout attribuée à un indice de fécondité en recul, dorénavant inférieur à 1,67 enfant par femme, un niveau historiquement bas. Ce phénomène touche tous les groupes d’âge et est lié à des choix de vie qui privilégient le report des naissances et l’augmentation des femmes sans enfant. De plus, la fécondité hors mariage y demeure la plus élevée de l’Europe, avec 65,2 % des enfants nés hors mariage.
L’union tardive : un choix de plus en plus fréquent en France
En ce qui concerne le mariage, l’âge moyen des premiers mariages continue d’augmenter. En 2023, il a atteint 34 ans pour les femmes et 36 ans pour les hommes, ce qui témoigne d’une évolution vers des unions plus tardives, une tendance également observée dans d’autres pays européens. Le nombre de mariages a légèrement augmenté en 2023, avec 242 000 unions, principalement en raison du rattrapage des mariages non célébrés en 2020.
Cependant, cette stabilité masque une baisse de la nuptialité parmi les générations récentes : 68 % des femmes nées en 1972 étaient mariées avant 50 ans, contre 93 % dans la génération de 1946. De plus, les couples de même sexe continuent de privilégier le Pacs, mais l’attrait du mariage demeure fort parmi les jeunes couples de femmes.
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