Politique
Assemblée nationale : des premiers pas difficiles pour François Bayrou
Moins d’une semaine après sa nomination à Matignon, François Bayrou a répondu seul aux premières « questions au gouvernement » à l’Assemblée nationale, sous le regard critique de l’opposition.
Moins d’une semaine après sa nomination à Matignon, François Bayrou a affronté les premières « questions au gouvernement » à l’Assemblée nationale, sous l’œil avisé de l’opposition. Répondant seul, sans gouvernement formé, le nouveau Premier ministre s’est retrouvé en terrain miné.
Critiqué pour avoir choisi de se rendre à Pau lundi, en pleine crise humanitaire à Mayotte après le passage du cyclone Chido, François Bayrou s’est justifié devant les députés. Il a expliqué son absence sur l’île par une règle implicite : « Il est d’usage que le Président de la République et le Premier ministre ne quittent pas en même temps le territoire national. » Une explication qui a fait bondir ses détracteurs, rappelant que Mayotte est bien un département français.
Sur BFMTV, Benjamin Lucas, député écologiste du Nouveau Front Populaire (NFP), n’a pas mâché ses mots : « On a eu l’impression qu’il ne savait pas vraiment où il était. » Il a comparé le Premier ministre à Joe Biden, l’ancien président américain contraint de renoncer à un second mandat après des erreurs répétées. « Ne sachant pas s’il faut aller vite ou lentement », a ajouté le parlementaire, raillant le débit hésitant du Premier ministre et son récit jugé « défensif » sur son passage à Pau.
François Bayrou : une opposition sur le pied de guerre
Les diatribes ne se sont pas limitées à la gauche. À droite, des députés Les Républicains ont également glosé sur la prestation du nouveau locataire de Matignon jugée peu convaincante. Isolé politiquement et institutionnellement, le chef du MoDem doit former son gouvernement dans les jours à venir, une étape cruciale pour retrouver une posture solide.
Malgré les critiques, François Bayrou a promis à l’Assemblée de ne laisser « aucun défi sans réponse ». Il a notamment évoqué son intention de s’attaquer aux enjeux économiques et climatiques tout en répondant à l’urgence sociale. Mais ces premiers pas hésitants ont laissé l’opposition sceptique quant à sa capacité à diriger un exécutif stable dans un contexte de tensions.
Le chemin vers la légitimité semble semé d’embûches pour François Bayrou, qui devra rapidement prouver qu’il est à la hauteur de son poste face à une opinion publique attentive et des oppositions en embuscade.
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