Politique
Censure du gouvernement Barnier : Zemmour dénonce une « erreur stratégique » du RN
Éric Zemmour a critiqué la motion de censure qui a conduit à la chute du gouvernement Barnier, estimant que le Rassemblement national a fait une erreur stratégique en facilitant l’arrivée de François Bayrou à Matignon.
Éric Zemmour, président du parti Reconquête, a fustigé la motion de censure qui a conduit à la chute du gouvernement de Michel Barnier, estimant que le Rassemblement national (RN) a commis une nette erreur de jugement. Lors d’une intervention lundi soir sur BFMTV, le polémiste a expliqué que ce geste politique aurait des conséquences dommageables pour la droite, en facilitant l’arrivée de François Bayrou à Matignon, un choix qui, selon lui, pourrait déboucher sur des mesures de gauche.
Éric Zemmour n’a pas mâché ses mots, affirmant que le RN « s’est tiré une balle dans le pied » en soutenant la motion de censure. L’écrivain et essayiste a exprimé ses craintes quant à l’impact de l’ascension de François Bayrou à la tête du gouvernement, redoutant un tournant à gauche pour le pays. « Quand je vois cette situation, je m’effraie et je suis en colère », a déclaré Zemmour.
Éric Zemmour et François Bayrou
Depuis sa nomination à Matignon, François Bayrou s’est retrouvé confronté à un paysage politique fragmenté et à une situation budgétaire particulièrement morcelée. Le Premier ministre a entamé cette semaine une série de consultations, dans l’espoir de forger une majorité autour de son projet de gouvernement, en s’efforçant de faire adopter un budget, après le gel de celui de 2025 consécutif à la motion de censure. « Mon échéancier, c’est cette semaine, j’espère. Mais il faut que le président soit là », a précisé Bayrou, qui peine à réunir les conditions nécessaires pour gouverner efficacement.
Les réactions à la nomination de Bayrou sont partagées, au sein même des forces d’opposition. Marine Le Pen a dénoncé une « méprisable coalition des contraires », sans toutefois exclure la possibilité d’une non-censure du gouvernement de Bayrou. De son côté, le Parti socialiste s’est montré plus sceptique. Après son entretien avec le Premier ministre lundi, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a souligné que ses interlocuteurs étaient « restés sur leur faim ». Il déplore également l’absence d’indications précises sur la direction politique du gouvernement. Aucun « accord de non-censure » n’a été formalisé à ce stade.
Un bras de fer budgétaire à l’horizon
Alors que l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la « loi spéciale », qui permet à l’exécutif de prélever l’impôt et d’emprunter pour financer l’État et la Sécurité sociale, les regards se tournent désormais vers le Sénat. Ce texte, déposé en réponse à l’impasse politique générée par la censure de Barnier, sera examiné mercredi. Les députés, quant à eux, se préparent déjà à un bras de fer budgétaire à la rentrée, avec des attentes élevées quant aux orientations économiques et sociales du gouvernement Bayrou.
Au final, la situation politique demeure incertaine. François Bayrou tente de s’imposer comme un rassembleur, mais il devra convaincre non seulement ses alliés, mais aussi des forces politiques souvent diamétralement opposées.
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