International
Une première historique : le Maroc extrade un Palestinien vers Israël
Pour la première fois, le Maroc a extradé un Palestinien vers Israël, un acte inédit depuis la normalisation des relations entre les deux pays.
Un événement sans précédent dans l’histoire des relations entre le Maroc et Israël : le royaume a extradé Nassim Khalibat, un Palestinien ayant également la nationalité israélienne, accusé d’avoir posé une bombe au bureau du ministère de la Santé à Nazareth en novembre 2021. D’après les informations du Tunisien Numérique, ce jeune homme d’une vingtaine d’années avait fui Israël en mars 2022 pour se réfugier au Maroc, où il a été arrêté neuf mois plus tard, en janvier 2023. Les autorités marocaines avaient alors informé leurs homologues israéliennes de sa détention, ouvrant la voie à une procédure d’extradition qui s’est concrétisée le 17 décembre 2024.
Une affaire qui remonte à 2021
En décembre 2022, Israël avait émis un mandat d’arrêt international contre Nassim Khalibat, déclenchant une procédure judiciaire marocaine qui a finalement abouti à son extradition. Selon des sources médiatiques israéliennes, la décision a été validée en juin 2023 par un juge marocain, avant d’être officiellement actée en novembre. « Pour la première fois, le Maroc a accepté d’extrader vers Israël un Palestinien, Nassim Khalibat », a confirmé le journaliste Ignacio Cembrero dans un tweet publié le jour de l’extradition.
Une décision juridiquement complexe
Cette décision, inédite et porteuse d’un poids diplomatique considérable, symbolise l’approfondissement des liens entre Rabat et Tel-Aviv depuis la signature des accords d’Abraham en 2020. Mais elle secoue également les fondations de l’opinion publique marocaine et arabe, où le soutien à la cause palestinienne reste un marqueur profond.
Nassim Khalibat, qui risque une peine minimale de 15 ans de prison, a atterri à Tel-Aviv le 17 décembre. Son transfert a été salué par des responsables israéliens comme un exemple de la coopération croissante entre les deux pays.
Une controverse sur la scène marocaine
Sur le plan national, cette extradition a provoqué une levée de boucliers. Plusieurs organisations marocaines de défense des droits de l’homme, dont l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH), avaient appelé les autorités à ne pas livrer Khalibat, dénonçant le risque d’un procès inéquitable et de conditions de détention inhumaines.
En dépit de ces protestations, Rabat a maintenu sa décision, soulignant son engagement envers ses relations internationales et les obligations découlant de la normalisation avec Israël. L’affaire met toutefois en lumière les tensions internes au Maroc, où le soutien à la cause palestinienne reste largement partagé parmi la population.
Une première historique aux implications régionales
Comme le souligne Ignacio Cembrero, cet événement est un précédent historique qui pourrait redéfinir les relations entre Israël et d’autres pays ayant récemment normalisé leurs liens avec l’État hébreu. Toutefois, il pourrait également alimenter les critiques au sein du monde arabe, où la solidarité avec la cause palestinienne demeure un point sensible.
À lire aussi : Opération antiterroriste Maroc-Espagne : une cellule affiliée à Daech démantelée
Aucun commentaire
Loading