Société
Meurtre de Lilian Dejean : le suspect écroué
Neuf jours après son arrestation au Portugal, l’homme qui aurait froidement abattu Lilian Dejean à Grenoble est enfin mis en examen. Une ligne de plus dans un casier judiciaire long comme le bras.
Le principal suspect dans l’affaire du meurtre de Lilian Dejean, « incarcéré pour la première fois à l’âge de 15 ans », a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire, a-t-on appris par le procureur dans la soirée du samedi 30 novembre. L’homme de 25 ans, au casier judiciaire bien rempli, avait été arrêté au Portugal le 21 novembre, avant « d’accepter » son extradition vers la France.
Un casier judiciaire d’honnête citoyen…
Abdoul Diallo, le suspect, a déjà été condamné à 19 reprises, avec une première incarcération dès l’âge de 15 ans. Selon le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, il a cumulé six ans de prison ferme au cours des dix dernières années, principalement pour des faits de « vols, violences et trafic de stupéfiants ». En juin 2023, il avait notamment participé à une violente agression collective contre un codétenu à la maison d’arrêt de Varces (Isère).
Une pièce d’identité appartenant au suspect avait été retrouvée dans une Audi RS3 immatriculée en Pologne, abandonnée sur les lieux après le crime. Depuis, plus de 40 enquêteurs ont été mobilisés pour le localiser. Un mandat d’arrêt européen avait été émis le 16 septembre, et une information judiciaire avait été ouverte cinq jours plus tôt pour organiser sa traque.
Lilian Dejean, tué à Grenoble pour avoir tenté de protéger
Lilian Dejean, employé municipal à Grenoble depuis plus de 20 ans, avait été abattu par balles le dimanche 8 septembre, alors qu’il tentait d’empêcher la fuite d’un individu impliqué dans un accident de la circulation.
Né à Valence (Drôme), il vivait dans le quartier du Village olympique, dans le sud de Grenoble, où il avait grandi. Chef d’équipe au service propreté de la ville, il était également un cadre actif de la CGT locale. Après son décès, une cagnotte solidaire a permis de recueillir près de 30 000 euros pour soutenir sa femme et ses deux enfants.
« Guerre des gangs »
Ce meurtre s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu à Grenoble, marquée par une recrudescence des violences liées aux trafics de stupéfiants. Depuis le début de l’année, pas moins de 17 fusillades entre trafiquants ont été enregistrées dans la région : une véritable « guerre des gangs » selon les autorités locales.
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