Politique
Marine Le Pen donne 24h à Michel Barnier pour modifier le budget
Dans un entretien à La Tribune Dimanche, Marine Le Pen confirme sa position de force vis-à-vis du Gouvernement et du budget Barnier, sur le fil de la censure. Pour l’éviter, elle réclame plus de concession de sa part, et ce, avant demain et le vote du budget de la Sécurité sociale.
Demain, le Premier ministre aura dû trouver de quoi satisfaire le Rassemblement national. « Ce n’est pas un ultimatum », assure la cheffe des députés du Rassemblement national à La Tribune : simplement une date limite, « plus rien n’est envisageable ». Cette date limite, lundi prochain avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est d’autant plus importante que députés et sénateurs ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la Sécurité sociale en commission mixte paritaire ce mercredi.
« La censure n’est pas inéluctable »
« La censure n’est pas inéluctable. Il suffit que M. Barnier accepte de négocier», cela résume l’état d’esprit du RN depuis les élections législatives. Marine Le Pen en effet est bien décidée à conserver son rôle de diplomate, pas « maître des horloges », certes, mais maîtresse de l’avenir du gouvernement. Elle « veut rester constructive », mais prévient : « la décision du déclenchement de la censure » est entre ses mains.
Elle reproche au Premier ministre notamment son manque de lucidité. Selon elle : « Le Rassemblement national étant le premier groupe à l’Assemblée, nous nous attendions à être contactés assez rapidement pour pouvoir travailler sur ce budget. Il n’en a rien été. »
Nos électeurs ont le droit d’être entendus. Le moindre respect à leur égard serait de tenir compte de leurs demandes. Ce que je veux, c’est que les Français et leur économie ne soient pas saignés à blanc.
Retrouvez mon entretien à la @TribuneDimanche ⤵️https://t.co/tuUNJnM73w
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) December 1, 2024
« Nous avons présenté un contre-budget »
La réponse ne s’est pas fait attendre, et devra convenir pour enterrer la hache de guerre : « Nous avons présenté un contre-budget. De ce contre-budget, nous avons tiré à peine 10% des mesures pour en faire des lignes rouges, à savoir des suppressions de taxes ou d’impôts avec, en contrepartie, des recettes nouvelles, puisque nous ne voulons évidemment pas aggraver le déficit. »
Le Gouvernement peut encore modifier son texte jusqu’au dernier moment pour satisfaire aux exigences des oppositions. Michel Barnier s’était dit vendredi « dans l’état d’esprit de respect de dialogue ». Dans le même temps, ce week-end, le Sénat est à l’examen des « recettes » du budget 2025. Dominée par le centre droit, la Chambre haute devrait de son côté la voter sans problème ce dimanche.
« Si le texte n’a pas évolué et que le gouvernement décide d’un 49.3, nous voterons la censure »
Mais quoi qu’il en soit, Marine Le Pen veut et peut avoir la conclusion : « Nous attendons de voir le projet de budget de la Sécurité sociale lundi pour en tirer les conséquences. Si le texte n’a pas évolué et que le gouvernement décide d’un 49.3, nous voterons la censure. »
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