La vraie fausse exclusion d’Eric Ciotti des Républicains

Rien ne va plus à LR. En trois jours, le parti qui sortait d’un résultat honorable aux élections européennes après une bonne campagne de François-Xavier Bellamy se retrouve dans une situation intenable. Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron suite à sa défaite cuisante aux européennes, des tractations ont été entamées entre Eric Ciotti, président des Républicains, et le duo Bardella-Le Pen. Résultat : une alliance qui fait littéralement imploser le parti de droite traditionnel entre macronistes, indépendantistes et lepénistes.

Une décision unilatérale

Il y a de ces moments où un homme envers qui vous aviez perdu toute foi fait acte de la plus grande rédemption. Alors qu’Eric Ciotti semblait acquis à la cause de « l’en même temps » LR, entre macronisme et opposition, le voilà qui s’est réveillé dans un acte de courage inattendu ce mardi 11 juin en annonçant un accord entre le Rassemblement National et Les Républicains pour les prochaines élections législatives dans une perspective d’union du camp national. Autre objectif : « préserver un groupe puissant à l’Assemblée nationale » alors que le parti pourrait perdre jusqu’à 30 sièges dans le mois à venir.

Très rapidement, deux soutiens le suivent : Céline Imart, deuxième de liste aux élections européennes, et Guilhem Carayon, patron des Jeunes Républicains. Ce seront malheureusement presque les seuls.

Dans la foulée, la quasi-intégralité des caciques des Républicains se sont exprimés pour condamner la décision unilatérale d’Eric Ciotti. Xavier Bertrand, Florence Portelli, Annie Genevrard, Bruno Retailleau, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez… La liste des opposants à la décision du patron des LR est presque interminable.

L’exclusion illégale de Ciotti

Durant la journée du 12 juin, la situation a presque viré au comique. Eric Ciotti a fait fermer le bureau des Républicains, situé à côté de l’Assemblée nationale, pour empêcher les cadres opposants de rentrer. De leur côté, la communication du parti a changé les codes Twitter du compte « Les Républicains » pour empêcher Ciotti d’y accéder, et un bureau politique fantoche et illégal s’est constitué dans l’après-midi pour exclure Eric Ciotti de la présidence du parti.

La décision est pourtant illégale car fondée sur aucun des statuts du groupe. Pour le moment, le bras de fer se poursuit entre le patron des LR soutenu par la base militante et les cadres.

 

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