Politique
Motion de censure : Michel Barnier brandit l’augmentation de l’impôt sur le revenu pour 18 millions de Français
Interviewé en simultané sur TF1 et France 2, Michel Barnier a tenu à défendre son gouvernement, tout en mettant en garde sur une hausse inévitable des impôts pour 18 millions de Français, si la motion de censure venait à passer.
Sous la menace d’une motion de censure, le Premier ministre Michel Barnier, se bat sur plusieurs fronts pour défendre jusqu’au bout son gouvernement et son projet de loi de finances 2025. Accusé de manquer de dialogue et confronté à des critiques de la part des oppositions de droite comme de gauche, il tente en vain de convaincre les députés de ne pas faire tomber l’exécutif. Retour sur l’interview diffusée ce soir en simultanée sur TF1 et France 2.
La menace d’une augmentation des impôts
D’après le Premier ministre, le rejet du budget 2025 aurait des conséquences directes sur les contribuables. Michel Barnier a averti que la reconduction automatique du barème d’imposition actuel entraînerait une hausse d’impôts pour près de 18 millions de Français. L’absence de l’indexation des tranches de l’impôt sur le revenu sur une inflation de 2 % se traduirait par une augmentation mécanique de la pression fiscale.
« Chaque député qui votera la censure devra s’expliquer auprès de ses électeurs », a avertit le Premier ministre, insistant sur le caractère « inéluctable » de cette hausse si le projet de loi de finances ne passe pas.
Un gouvernement Barnier fragile face à la censure
Alors que le gouvernement fait face à une motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire, soutenue par le Rassemblement national, Michel Barnier a dénoncé un « texte rédigé par des députés d’extrême-gauche » et s’interroge sur « qui va être avec qui » lors du vote.
En dépit des tensions, Barnier affirme qu’il n’y a pas eu de « marchandage » avec le Rassemblement national. « Nous avons écouté tout le monde, dans le respect », a-t-il déclaré, tout en accusant Marine Le Pen de mener une « surenchère » sur le budget.
Un « catastrophisme » nié par Barnier
Face à la fragilité de sa position, Michel Barnier a reconnu les difficultés de son mandat. « Ce n’est pas une question de survie politique », a-t-il assuré, se disant prêt à continuer à « discuter avec tous les groupes politiques » si son gouvernement survit à la motion de censure.
Le Premier ministre a également assumé des erreurs : « C’était une mission difficile. Je ne suis pas parfait, mais j’ai fait de mon mieux », a-t-il souligné, en remerciant les membres de son gouvernement pour leur loyauté.
Au-delà des enjeux politiques, Michel Barnier a insisté sur la nécessité d’éviter le « catastrophisme » tout en rappelant les risques économiques d’une instabilité prolongée. Il s’est dit préoccupé par la réaction des marchés et par l’impact sur les taux d’intérêt, soulignant que la France ne pouvait se permettre un tel désordre budgétaire.
Une question de responsabilité
« C’est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité au-delà des divergences, au nom d’un intérêt supérieur », a espéré le Premier ministre, appelant les députés à privilégier la stabilité.
Alors que l’issue du vote de censure reste incertaine, Michel Barnier se tient prêt à partir « du jour au lendemain ».
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