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En Corée du Sud, l’échec d’un coup de force plonge Yoon Suk Yeol dans la tourmente
Dans la nuit du 3 décembre, Séoul a vécu un épisode de tension extrême. Devant l’Assemblée nationale, des milliers de citoyens se sont mobilisés pour s’opposer à une tentative autoritaire du président Yoon Suk Yeol. Une allocution télévisée inattendue avait annoncé la promulgation de la loi martiale, déclenchant une onde de choc dans cette démocratie jeune, mais profondément ancrée.
Aux alentours de minuit, l’Assemblée nationale de Corée du Sud est devenue le théâtre d’un bras de fer historique. L’armée, sous les ordres du général Park An-Soo, est entrée dans l’hémicycle pour tenter d’empêcher le vote d’une motion annulant la loi martiale. Cependant, malgré les intimidations, les parlementaires ont réussi à voter à l’unanimité pour invalider cette loi.
À l’extérieur, la foule, massée devant les grilles blanches, a exulté à l’annonce de cette victoire démocratique. Dans les rues, manifestants, partisans et opposants au régime ont exigé la démission du président, qui avait justifié l’instauration de la loi martiale par la menace des forces communistes de la Corée du Nord.
Yoon Suk Yeol : un président au bord du gouffre
Cette crise politique a mis en lumière l’isolement croissant de Yoon Suk Yeol. Élu en 2022 avec une faible marge, il n’a jamais pu s’assurer une majorité parlementaire, rendant sa gouvernance fragile. Certains analystes y voient une tentative désespérée de reprendre le contrôle face à une opposition en position de force. Le recours à des justifications militaristes, invoquant la menace de la Corée du Nord, n’a pas suffi à convaincre une population sceptique.
L’échec de cette manœuvre a provoqué une réaction en chaîne. L’opposition a immédiatement entamé une procédure de destitution, tandis que des appels à la grève générale se multiplient. Même au sein de son propre parti, des voix s’élèvent pour exiger des explications.
Pour beaucoup, cet épisode marque la fin d’une époque. Yoon incarne un ultraconservatisme en déclin dans une société en mutation, où les nouvelles générations tournent résolument le dos aux valeurs traditionnelles. Comme le rapporte le Figaro, cette crise laisse derrière elle un paysage politique polarisé, à l’image des tensions mondiales. Le mandat de Yoon, qui devait se terminer en 2027, semble désormais compromis. Ce coup de force raté augure non seulement de sa chute, mais aussi d’un possible tournant pour la démocratie sud-coréenne.
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