Le choix du sujet n’est pas anodin. L’antiracisme, qui a longtemps été un pilier de la lutte pour l’égalité, semble aujourd’hui traversé par des contradictions. Sarah Knafo, connue pour ses prises de position libérales et son regard critique sur les dérives de certaines mouvances politiques ultra-progressistes, met en évidence les excès qui se sont installés au sein de certains mouvements, comme SOS Racisme. Pour elle, l’antiracisme, au lieu d’unir, semble aujourd’hui devenir un outil de division, parfois dévoyé par des enjeux idéologiques et partisans. Julien Dray, de son côté, a connu une évolution idéologique des plus contrastées.
Julien Dray : de la gauche radicale aux critiques acerbes de ses alliés
Ancienne figure emblématique de l’extrême gauche, Julien Dray opère désormais un volte-face surprenant, lui qui fut longtemps l’un des fers de lance de la gauche radicale française. Ancien militant trotskiste, il a acquis ses lettres de noblesse grâce à son activisme antiraciste. Toutefois, ses ambitions politiques ont souvent été freinées par des scandales, comme des accusations de détournement de fonds et une réputation d’homme de l’ombre au sein du PS. Sa désignation de « Baron noir », inspirée d’une série télévisée, résume aujourd’hui sa position marginale dans un parti affaibli.
Dans les années 1980, cofondé par l’ancien conseiller régional d’Île-de-France, SOS Racisme incarnait un combat contre le racisme qui a marqué la gauche et lancé des figures comme Harlem Désir. Toutefois, après plusieurs ruptures idéologiques, Julien Dray se trouve maintenant en opposition avec ses anciens alliés. Éloigné de sa jeunesse militante, il dénonce ce qu’il perçoit comme « l’antisémitisme latent » de La France Insoumise et regrette la transformation de la gauche qu’il a contribué à façonner. Dans son dernier livre Qui est Mélenchon ? sorti en novembre dernier, il dresse un portrait sans complaisance de son ancien allié, qu’il considère désormais comme un symbole de la dérive de la gauche radicale.
Ce qui était autrefois un combat pour une société multiculturelle se transforme aujourd’hui pour Julien Dray en une lutte contre le communautarisme et l’islamo-gauchisme, qu’il considère comme des menaces pour l’unité nationale. Pour lui, le véritable danger ne réside plus dans l’extrême droite mais dans les dérives idéologiques au sein de la gauche, exacerbées par le rapprochement entre le PS et LFI. Le face-à-face entre Julien Dray et Sarah Knafo promet donc d’être d’une grande intensité.
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