International
Conflit dans l’Est de la RDC : l’ONU déplore plus de 100 000 déplacés en seulement une semaine
Les affrontements entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23 ont forcé plus de 100 000 personnes à fuir leurs foyers entre le 1er et le 3 janvier 2025, selon l’ONU.
Les combats sempiternels entre les forces armées congolaises et le groupe rebelle M23 ont engendré, la semaine dernière, un déplacement massif de populations dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), plus de 100 000 personnes ont été forcées de fuir leur domicile entre le 1er et le 3 janvier 2025.
Ce samedi 4 janvier, le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé soutenu par le Rwanda, a pris le contrôle de Masisi, une ville-clé du Nord-Kivu. Ce coup de force marque une nouvelle avancée du M23 dans un territoire déjà dévasté par trois décennies de guerre. Masisi, qui compte 40 000 habitants, est situé à seulement 80 kilomètres de Goma, la capitale provinciale, et son contrôle par les rebelles représente une nouvelle défaite pour l’armée congolaise dans cette région. Bien qu’un calme relatif ait été observé dimanche, de nombreuses familles déplacées commencent à revenir, ce qui risque d’aggraver davantage la situation de cette ville déjà accablée par plus de 600 000 déplacés au 30 novembre 2024.
Les acteurs humanitaires, dont Médecins Sans Frontières (MSF), avertissent que l’augmentation du nombre de réfugiés dans cette région pourrait aggraver les conditions de vie. Entre vendredi et lundi, MSF et le ministère de la Santé ont pris en charge 75 blessés. Les structures sanitaires de Masisi ont également servi de refuges pour des centaines de civils fuyant les violences.
Des tensions persistantes entre Kigali et Kinshasa
Depuis novembre 2021, le M23 s’est emparé de vastes portions du territoire de l’Est de la RDC, une région riche en ressources naturelles et en proie à des luttes de pouvoir entre groupes armés. La situation s’est complexifiée avec l’implication du Rwanda, qui soutient le M23, un fait qui a contribué à l’aggravation des tensions diplomatiques entre Kigali et Kinshasa. Un sommet de réconciliation entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devait se tenir en décembre 2024 sous l’égide du médiateur angolais Joao Lourenço, mais les divergences entre les deux parties ont conduit à l’annulation de dernière minute du sommet. Le manque de progrès dans les négociations internationales laisse présager une prolongation du conflit et un renforcement des souffrances humaines dans la région.
Tant que les tensions politiques et militaires entre la RDC et le Rwanda demeureront non résolues, la stabilité de la région restera fragile, et les souffrances des populations locales risquent de perdurer.
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