Société
Dix ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, où en est la liberté d’expression ?
Le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo tombait sous les balles des islamistes, suscitant une émotion légitime à travers la France, matérialisée à travers le slogan « Je suis Charlie ». Dix ans plus tard, la France est-elle toujours « Charlie » ?
Être ou ne pas être « Charlie ». Ce mardi 7 janvier, la France se souvient avec émotion de la rédaction de Charlie Hebdo, des policiers Ahmed Merabet et Franck Brinsolaro, et de l’agent d’entretien Frédéric Boisseau, tombés sous les balles des frères Kouachi, deux djihadistes d’Al-Qaeda. Cet attentat islamiste, le premier sur le sol national depuis ceux de Mohammed Merah en mars 2012, suivis par ceux de Montrouge et de l’HyperCasher, le lendemain et le surlendemain, marque l’entrée de la France dans une décennie d’attentats islamistes de plus ou moins grande ampleur. Des glaçantes, car spectaculaires, attaques de l’Organisation État islamique (OEI) dans la salle de concert du Bataclan, en passant par l’assassinat, hélas déjà oublié, du Père Hamel, premier martyr en France depuis la Révolution, jusqu’aux « loups solitaires » ou aux voitures-béliers qui frappent au hasard comme à Nice ou à la gare Saint-Charles de Marseille ; la liste est malheureusement trop longue à établir.
Cependant, l’attentat du 7-Janvier suscite une véritable onde de choc au sein de la société française, et, dans la soirée de ce jour sinistre, un mot-dièse fleurit sur les réseaux sociaux : #JeSuisCharlie.
Que signifie #JeSuisCharlie ?
Des manifestations d’hommages aux victimes de l’attentat ont lieu partout en France. Et le slogan se répand comme une trainée de poudre. Les intellectuels et les politiques, de droite comme de gauche, se haussent du col pour se faire les hérauts de la liberté d’expression menacée par « l’infâme ».
Car tel est le sens qu’en donnent les Français à ce slogan : plus que le « droit au blasphème » –qui en réalité n’existe pas juridiquement en France puisque le blasphème n’est pas reconnu par le droit français – c’est la vieille coutume bien française de la satire, de la raillerie, du pamphlet, de la moquerie et de l’irrévérence gouailleuse et gauloise que les Français entendent défendre. Bien plus que l’athéisme militant – « Ni Dieu ni m
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