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[Édito] Jean-Marie Le Pen n’est pas mort
Parce qu’ils ignorent qu’on ne peut tuer une idée, parce qu’ils ne connaissent que la haine et n’ont aucun respect pour la mort, ils ne savent pas que Jean-Marie Le Pen n’est pas mort.
Adieu, Breton qui aujourd’hui pris la mer. Vous vous en allez plus loin que l’Algérie ou l’Indochine où vous avez combattu, plus loin que les sentiers battus où vous ne teniez pas en place, plus loin que les pas de côté et les lignes rouges que vous avez malheureusement franchis. Votre voyage en ce monde fut long, très long, et c’est maintenant sur des havres de la Trinité que vous partez rejoindre le Père.
Un jour à la guerre, alors que vos ennemis étaient couchés à vos pieds, vous fîtes le choix de les enterrer dignement, ainsi que le demandaient leurs coutumes et leurs traditions. On vous honora pour cela en vous demandant de mettre en terre tous ceux qui tomberaient à vos pieds ; en quelque sorte, on vous demanda d’entretenir la flamme.
La flamme fut donc votre bannière. Elle était la flamme d’une France qui ne meurt pas, qui veut encore éclairer le monde. Tenant la lanterne, vous avez ouvert la voie pour guider nos pas. C’est bien malheureux, mais vous nous égarâtes parfois, nous menant dans des ténèbres desquels nous avons mis du temps à sortir. Le chemin fut semé d’embûches et de longs détours, mais dans le fond, nous savions que vous alliez dans la bonne direction. Dieu, quel voyage que celui que nous fîmes à vos côtés !
Dans votre sillage, d’autres reprirent le flambeau. Encore aujourd’hui, certains le tiennent encore sans vous renier. Vous n’étiez guère nombreux, pas une fameuse équipe non plus : longtemps auprès de vous, vous avez conservé des brigands et des criminels à vos côtés. Vous laissez pourtant à l’avenir des visages nouveaux et radieux.
L’on dit aujourd’hui que vous êtes mort. Alors que nous vous recommandons à l’Histoire et à Dieu, d’infernales sarabandes se déclenchent déjà, riant et dansant à cette annonce. Vous respectiez les morts ennemis qui demandaient que leur corps soit tourné vers l’Arabie : en France, on respecte le mort par le silence, l’humilité et la prière.
Ces barbares se moquent de tout cela : ils préfèrent cracher sur les tombes car ils ne connaissent pas le pardon. Ne sachant que le combat, la violence et la haine, les voilà qui s’exclament, tout fiers de la mort d’un vieillard. Pourtant, ils n’ignorent pas seulement le respect et le silence, non – et c’en est presque comique –, ce qu’ils ignorent par-dessus tout, c’est que vous n’êtes pas mort.
La voie est ouverte désormais : il ne reste plus qu’à en franchir les derniers pas. Lentement, mais sûrement, un vieux peuple que votre cri a éveillé s’avance vers la fin de son humiliation, vers la paix, vers la guérison, vers l’amour-propre, vers sa libération. Vous n’êtes pas mort car vous êtes déjà dans les livres d’histoire, vous n’êtes pas mort car votre empreinte a trop marqué notre vieille terre, vous n’êtes pas mort car vous vivez encore dans nos esprits. Au fond, tant que vivra la France, vous vivrez encore.
Nous avons pris le relai. Nous avons conservé ce qu’il y avait de meilleur dans le passé en laissant de côté les fautes et les erreurs : c’est cela, la civilisation. Nous ne vous déconstruirons pas, nous prendrons les bonnes pierres de l’édifice que vous avez bâti en ôtant les mauvaises, mais nous poursuivons bien votre œuvre.
Alors, la flamme serait éteinte ? Non, c’est simplement que désormais, vous nous éclairez de là-haut, depuis les étoiles.
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