Société
Nantes : après de nouveaux tirs sur un tram, les syndicats dénoncent une violence intolérable
Le samedi 4 janvier dernier, un homme « de type maghrébin » ouvrait le feu sur un tramway à l’arrêt Bourgeonnière, dans le quartier nord de Nantes, provoquant l’interruption d’une partie du réseau.
Le samedi 4 janvier dernier, la ville de Nantes a été ébranlée par un incident effroyable dans l’un de ses quartiers nord. Des tirs sur des passagers d’un tram ont déclenché l’interruption d’une partie du réseau, laissant entrevoir une insécurité grandissante dans cette zone déjà éprouvée par la violence. Les syndicats, au bord du ras-le-bol, dressent un portrait accablant de la situation.
C’est à l’arrêt Bourgeonnière, un des points névralgiques de la capitale ligérienne, qu’un homme a ouvert le feu, vendredi dernier, sur un tramway en pleine circulation. L’individu, décrit comme étant d’origine maghrébine, a d’abord tiré deux balles en l’air, avant de viser directement le tram où se trouvaient un père et sa fille. Grâce à la réactivité du conducteur, qui a immédiatement stoppé le véhicule, les passagers ont pu être évacués en toute sécurité vers un commerce voisin. Aucun blessé n’a été déploré, mais la scène a eu des répercussions bien plus profondes que ce simple incident.
« Un environnement de travail invivable »
Les syndicats de la Semitan, l’opérateur des transports en commun de Nantes, ne cachent plus leur exaspération face à une situation qui ne cesse de se dégrader. Didier Sauvêtre, délégué CFDT, exprime la frustration et l’inquiétude croissantes des conducteurs : « Nos collègues vivent un stress permanent. Entre les tirs d’airsoft, les menaces de mort, et l’omniprésence du trafic de drogue dans ces quartiers, la situation est devenue intenable ».
Les témoignages des délégués syndicaux révèlent une situation alarmante. Nicolas Toquec, de Force Ouvrière, met en lumière l’impact psychologique sur les conducteurs et leurs familles : « Nos enfants nous disent chaque matin de faire attention. C’est devenu une routine, mais une routine pleine d’angoisse. » Le climat de travail a conduit plusieurs agents à démissionner, incapables de supporter la multiplication des agressions, notamment des tirs de balles perdues.
Nantes : métropole où la violence ne faiblit pas
L’absentéisme parmi le personnel roulant frôle les 12%, et les syndicats soulignent l’urgence de renforcer les effectifs pour faire face à une demande croissante. « Nous aurions besoin de 250 conducteurs supplémentaires d’ici 2030, mais les recrutements actuels ne suivent pas », note Didier Sauvêtre. Le tableau est sombre, et le manque de moyens semble rendre la situation de plus en plus complexe à gérer.
Le week-end qui a suivi l’incident du tram a vu la violence frapper à nouveau. Samedi soir, une fusillade à balles réelles a éclaté dans les mêmes quartiers, faisant trois blessés. La situation devient une spirale infernale où l’insécurité semble imprégnée dans le quotidien des Nantais, et où les forces de l’ordre, déployées en nombre dans ces zones sensibles, peinent à maîtriser la montée des violences. Les syndicats, épuisés et à bout de ressources, réclament des mesures drastiques et immédiates pour mettre fin à cette dérive.
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