Société
Reconstruction de Mayotte : un projet de loi d’urgence présenté ce mercredi en Conseil des ministres
Le gouvernement présente un projet de loi d’urgence ce mercredi 8 janvier pour accélérer la reconstruction de Mayotte, dévastée par le cyclone Chido. Entre dérogations urbanistiques et critiques sur l’absence de mesures contre les bidonvilles, le texte suscite le débat.
Le projet de loi pour la reconstruction de Mayotte, présenté ce mercredi en Conseil des ministres, ambitionne de répondre à l’urgence causée par le cyclone Chido, qui a ravagé l’archipel le 14 décembre dernier. Ce texte prévoit des dérogations aux règles d’urbanisme et des marchés publics pendant deux ans afin d’accélérer la reconstruction des infrastructures essentielles, tout en suscitant des critiques pour son absence de mesures contre les bidonvilles.
Un projet de loi pour répondre à l’urgence
Selon l’exposé des motifs, l’objectif principal est de « rétablir les conditions de vie des habitants » tout en préparant la reconstruction à long terme. Les écoles, gravement touchées dans ce département où près d’un habitant sur deux est mineur, sont au cœur des priorités. Le texte permet à l’État ou à ses établissements publics de prendre en charge leur construction et leur rénovation jusqu’à fin 2027, remplaçant ainsi les collectivités locales dans cette mission.
Par ailleurs, la loi dispense de formalités d’urbanisme les constructions d’hébergements d’urgence réalisées à Mayotte pendant les deux prochaines années. L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) verra ses missions élargies pour « coordonner les travaux de reconstruction ». Une personnalité doit être nommée à sa tête pour superviser ces efforts.
Des mesures économiques temporaires pour Mayotte
Le texte inclut également des mesures économiques temporaires applicables jusqu’au 31 mars 2025, telles que la suspension du recouvrement des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants, la prolongation des droits des assurés sociaux et des chômeurs, ainsi qu’une augmentation de la prise en charge du chômage partiel.
Cependant, des voix s’élèvent contre l’absence de dispositions pour lutter contre l’habitat précaire. L’ancien député et vice-président LR en charge des Outre-mer, Mansour Kamardine, juge le texte « inacceptable » car il « n’apporte aucune réponse aux vraies urgences de Mayotte ». Il réclame une interdiction formelle des bidonvilles, une promesse évoquée par François Bayrou lors de sa visite en décembre.
La députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, demande quant à elle que « les entrepreneurs de Mayotte soient prioritaires sur les contrats » liés à la reconstruction. Le projet de loi sera examiné en commission des Affaires économiques à partir du 13 janvier, avant un débat en séance prévu le 20 janvier.
Le cyclone Chido, le plus destructeur qu’ait connu Mayotte en 90 ans, a fait au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés, selon le dernier bilan.
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