« On reprendra possession de l'ensemble de l'espace public » : Bruno Retailleau dévoile son plan contre le narcotrafic à Grenoble

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, était en déplacement à Grenoble ce vendredi pour dévoiler son plan ambitieux de lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée. Cette visite intervient à peine deux jours après l'explosion d'une grenade dans un bar associatif de la ville, un acte violent qui a souligné l'urgence d'agir face à l'escalade de la violence liée aux trafics de drogues. 

L'objectif principal de ce plan est clair : « reprendre le contrôle de l'espace public ». Pour ce faire, le ministre met l'accent sur plusieurs axes d'intervention, dont la sécurisation des transports en commun, la lutte contre les trafics dans les halls d'immeubles et la mise en place de fouilles systématiques dans les parties communes, les caves et autres lieux de stockage pour y dénicher drogues, armes et cigarettes de contrebande. Ces mesures, qui s'inscrivent dans une collaboration avec le pouvoir judiciaire, visent à créer un climat de sécurité renforcée dans les zones les plus touchées par la criminalité. « On utilisera toutes les techniques, y compris les plus modernes, pour lutter à armes égales contre la criminalité organisée », a précisé Bruno Retailleau. 

Dans un document adressé aux préfets, le ministre a détaillé son dispositif de « villes de sécurité renforcée », qui cible des zones particulièrement vulnérables aux trafics de drogue. Quatre critères permettent de définir ces villes : l'enkystement des trafics, la concentration des faits de délinquance sur un territoire restreint, des troubles récurrents à l'ordre public, ainsi que la présence d'une immigration irrégulière et de phénomènes de repli communautaire. Ce plan, qui s’étend sur le court et le long terme, repose sur quatre leviers d’action : démanteler les filières criminelles, occuper l’espace public, mobiliser tous les instruments administratifs à disposition et déposséder les délinquants de leurs biens.

Bruno Retailleau a également mis en avant la nécessité de renforcer la coopération entre la police et la gendarmerie nationale, en particulier pour mener des opérations de contrôle de flux aux abords des secteurs les plus touchés par le narcotrafic. « Ce travail doit s'effectuer en étroite coordination entre les deux forces », a ajouté Bruno Retailleau.

Face à l'ampleur du défi, la fermeté et la coordination seront essentielles. Le ministre a réaffirmé son engagement à agir « de façon implacable » et à déployer tous les moyens nécessaires pour mettre fin à la criminalité qui gangrène certaines de nos villes.