Société
Mercredi des Cendres : quelle est l'origine de cette célébration inaugurant le Carême ?

Ce mercredi 5 mars correspond au Mercredi des Cendres, jour d’entrée dans le Carême pour les chrétiens. Cette période de 40 jours de jeûne et de pénitence mène à la célébration de Pâques. Voici un éclairage sur la signification de cette journée, son origine et les perspectives spirituelles qu’elle ouvre.
Le Mercredi des Cendres inaugure le Carême par un rite distinctif : l’imposition des cendres sur le front des fidèles. Deux formules accompagnent ce geste : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » ou « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Ces mots soulignent la fragilité humaine et appellent à l’humilité en s'orientant vers l’espérance. Les cendres, obtenues en brûlant les rameaux bénis de l’année précédente, symbolisent la pauvreté, mais aussi un renouveau possible, car elles peuvent enrichir la terre.
Quelle est l’origine de ce rite ?
L’usage des cendres puise ses racines dans l’Ancien Testament, où elles incarnaient le péché, la fragilité et la repentance. Se couvrir de cendres était un signe visible de reconnaissance des fautes et une demande de pardon à Dieu. Formalisé par l’Église, ce rite précède le Carême, dont la structure actuelle remonte au IVe siècle. En 2025, année jubilaire, cette pratique prend une résonance particulière, invitant à l’espérance et à la confiance en la Providence.
Le Mercredi des Cendres est l’un des deux jours de jeûne obligatoire dans l’année chrétienne, avec le Vendredi Saint. Cette tradition, attestée dès la fin du Ier siècle, s’est précisée au IVe siècle avec l’instauration des 40 jours de Carême. À l’origine, jeûner signifiait s’abstenir totalement de nourriture, tandis que l’abstinence excluait la viande et les produits carnés, autorisant œufs et laitages. Pendant des siècles, ces règles, obligatoires pour tous sauf les malades, ont rythmé la vie des chrétiens, notamment lors du Carême, des vigiles de fêtes et des Quatre-Temps. Aujourd’hui, le jeûne s’accompagne de la prière et de l’aumône pour donner sens à la démarche.
40 jours pour se préparer à Pâques
Le chiffre 40, symbolique dans la Bible, évoque un temps d’attente et de conversion : les 40 jours de Noé dans l’arche, les 40 ans de Moïse dans le désert ou encore les 40 jours de jeûne de Jésus. Le terme « Carême » provient du latin Quadragesima (quarantième), devenu caresme en vieux français. En réalité, entre le Mercredi des Cendres et Pâques, on compte 46 jours, incluant les dimanches, qui ne sont pas jours de jeûne, et le Triduum pascal. Ce chemin progressif culmine avec la Résurrection, célébrée le dimanche de Pâques.
Dans son message pour le Carême, publié le 25 février dernier avant son hospitalisation, le Pape François invite à vivre trois « conversions ». Il propose d’adopter la posture du pèlerin, en sortant de sa zone de confort, puis de cheminer avec les autres dans un esprit de synodalité. Enfin, il met l’accent sur l’espérance, citant saint Paul : « L’espérance qui ne déçoit pas » (Rm 5,5). Ce thème, central dans l’Année jubilaire, guide les fidèles vers Pâques.
Une invitation à l’intériorité
Selon l’Évangile de Matthieu (chapitre 6), Jésus recommande de jeûner sans ostentation : « Quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret. » Cette discrétion s’étend à la prière et à l’aumône, formant un triptyque spirituel qui caractérise le Carême. Loin d’une simple privation, ce temps vise à réorienter le cœur vers le bien et la volonté divine.
Ce Mercredi des Cendres 2025 ouvre ainsi un chemin de réflexion et de préparation, ancré dans une tradition millénaire et tourné vers l’espérance pascale.
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