Société
[édito] Les Américains, la liberté et nous.
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« La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. » Ces mots tirés du 1984 de George Orwell pourraient être gravés sur le fronton des institutions européennes, et elles l’ont encore prouvé il y a deux semaines après le discours incisif du vice-président américain J.D. Vance à la Conférence sur la sécurité de Munich.
Vance héraut de la liberté
Il a mis les pieds dans le plat. Il a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : nos lois musellent ceux qui dérangent et trahissent la démocratie. Et comme toujours, les élites européennes ont réagi au quart de tour.
Scholz a joué la carte de l’indépendance face aux États-Unis, Barrot a tweeté que tout allait bien, et von der Leyen a balayé la critique d’un revers de main et a qualifié les mots de Vance de « provocateurs et déplacés ». Mais la vérité, c’est que l’Europe est en train de sacrifier la liberté d’expression sur l’autel d’un vivre-ensemble imaginaire et les exemples pullulent pour le prouver.
Prenez l’Angleterre : l’été dernier, après le meurtre atroce de trois fillettes à Southport par un migrant rwandais, des émeutes ont éclaté, et le gouvernement de Keir Starmer a répondu par une répression brutale. Plus de 500 citoyens – des pères de famille, des ouvriers, des retraités – ont été jetés en prison pour des publications sur X ou Facebook critiquant l’immigration de masse, selon le Daily Telegraph du 8 août 2024. Yvette Cooper, ministre de l’Intérieur, a osé déclarer : « Nous ne tolérerons pas les discours qui attisent la haine et la violence », dire son ras-le-bol est donc désormais un crime. D’ailleurs, au Royaume-Uni, la liberté d’expression est éteinte depuis bien longtemps ; déjà en 2019, les lois sur les discours de haine ont envoyé en prison des citoyens comme Harry Miller, ancien policier, pour un tweet satirique. En Allemagne, c’est pire encore : le magazine Compact, un média de la droite identitaire dure, avec lequel on peut être en total désaccord, a été interdit en octobre 2024 par le gouvernement Scholz. Nancy Faeser, ministre de l’Intérieur, a asséné : « Nous ne pouvons pas permettre que des médias propagent des idées extrémistes qui menacent notre cohésion sociale. » Les locaux ont été perquisitionnés, les journalistes interrogés, et les abonnés surveillés. L’AFD, parti d’opposition, subit le même sort : Björn Höcke, un élu du parti, a vu son domicile perquisitionné en 2021 pour un post sur Facebook dénonçant l’insécurité due aux clandestins, une intimidation qui glace le sang.
Bruxelles, gardienne de la doxa
La Commission européenne, elle, se pose en gardienne de l’orthodoxie. En février 2024, elle a gelé 7,5 milliards d’euros de fonds destinés à la Hongrie pour sa loi sur la souveraineté, qui encadre les financements étrangers des ONG. Viktor Orbán a rugi : « L’UE veut nous réduire au silence parce que nous défendons notre peuple contre les ingérences de Bruxelles. » En Pologne, entre 2017 et 2023, la Commission européenne s’oppose à la réforme judiciaire polonaise lancée par le parti PiS, alors au pouvoir. La Commission a gelé 35 milliards d’euros de fonds et imposé des amendes d’un million d’euros par jour en 2021, refusant ce que Varsovie défend comme une souveraineté légitime. Pour Bruxelles, c’est une menace systémique aux prétendues valeurs européennes ; pour la Pologne, une claire ingérence dans sa liberté nationale. Mais le scandale ultime vient de Roumanie : en décembre 2024, la victoire de Călin Georgescu, candidat eurosceptique, à la présidentielle a été annulée par la Cour constitutionnelle sous pression de Bruxelles. Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, avait appelé à « protéger la démocratie roumaine » en prétextant de prétendues ingérences dues aux réseaux sociaux, notre cher Thierry Breton rajoutant pendant une interview le mois dernier : « On l’a fait en Roumanie et il faudra évidemment le faire si c’est nécessaire en Allemagne », la démocratie selon nos élites.
Ailleurs, ce sont les lois qui oppressent : la NetzDG allemande de 2017 oblige les plateformes à supprimer en quelques heures tout contenu signalé, sous peine d’amendes astronomiques pouvant aller jusqu’à 50 millions d’euros ! Créant une censure préventive où les géants du numérique deviennent juges et bourreaux. Cette Europe-là n’est plus une terre de liberté, mais un continent où la parole est un risque, où dire ce que l’on voit devient un acte de rébellion.
La France, patrie des Lumières éteintes
Et la France, mes amis, n’est pas en reste, loin de là. Dans ce pays qui se vante d’avoir inventé les Lumières, la liberté d’expression est devenue une cible à abattre, surtout pour les patriotes. Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, a comparu il y a quelques jours devant la 17e chambre correctionnelle de Paris pour deux tweets de 2022 dénonçant le laxisme judiciaire face à l’immigration – il a déclaré : « Critiquer le pouvoir des juges est devenu un crime, une aberration dans une démocratie. » Éric Zemmour, lui, accumule les procès depuis plus de 10 ans, toujours et à chaque fois pour des propos tenus sur l’insécurité ou l’immigration ; il y a une volonté de faire taire cette Cassandre qui parle beaucoup trop fort pour le vivre-ensemble. Souvenez-vous de Génération Identitaire, association non violente, dissoute en 2021 par Gérald Darmanin sous prétexte de « provocation à la haine ». Et puis il y a Marine Le Pen, poursuivie pour « apologie du terrorisme » depuis 2015 après avoir publié sur Twitter des images d’exécutions de Daech pour condamner leur barbarie et en réponse à un journaliste qui comparait son parti à l’État islamique. Le parquet a requis cinq mois de prison avec sursis en novembre 2024.
Mais ces cas ne touchent pas que des personnalités connues. On peut aussi parler du jeune Thibault, qui a dormi deux nuits en cellule, perquisitionné et condamné par la justice pour avoir collé des affiches à la mémoire de Thomas, tué à Crépol, sur lesquelles était écrit : « Thomas, 16 ans, tué par des barbares. »
La législation française ne fait qu’aggraver ce climat. La loi Avia de 2020, heureusement censurée par le Conseil constitutionnel, voulait forcer les plateformes à supprimer en 24 heures tout contenu jugé « haineux », un terme si vague qu’il pourrait viser n’importe quelle critique.
Et il y a quelques jours, le Conseil d'État a définitivement validé la suppression de C8 de la TNT.
On nous explique que C8 a été sanctionnée pour ne pas avoir respecté certaines obligations, donnant des explications farfelues.
En réalité, derrière ces justifications techniques, se cache surtout une décision politique. D’autant plus qu’il faut bien se rappeler que la première attaque contre C8 ne vient pas de l’Arcom, mais du pouvoir par le biais de Rima Abdul-Malak, alors ministre de la Culture, qui s’est quand même permise dans les colonnes du Parisien en 2023 d’appeler la justice et l’Arcom à se « prononcer » sur les débordements réguliers de l’émission Touche pas à mon poste. L’Arcom est censée être une autorité administrative indépendante qui ne reçoit pas ses ordres du gouvernement, mais voilà, comme par magie, au moment de renouveler les fréquences TNT, la première chaîne en termes d’audience de la TNT est supprimée !
On vit dans un monde où la liberté d’expression est à géométrie variable. Quand Cyril Hanouna répond aux attaques de Louis Boyard dans son émission, la chaîne prend 3,5 millions d’euros d’amende. Par contre, quand le service public insulte la droite, élus comme citoyens, à longueur d’émission, jamais de sanctions.
Et que dit ce précédent pour l’avenir ? Il dit que si une chaîne dérange, elle peut être muselée. Il dit aux autres médias : attention à ce que vous dites, attention à qui vous invitez. L’effet est immédiat : l’autocensure s’installe, le débat se referme, et le paysage audiovisuel s’uniformise. La prochaine sur la liste, c’est évidemment CNews.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : la France a dégringolé à la 34e place mondiale dans le classement 2024 de Reporters sans frontières, un naufrage lié aux pressions judiciaires, aux intimidations, et à une autocensure qui gangrène les rédactions et les citoyens. Ce n’est plus une démocratie, c’est une machine à broyer la parole, où chaque mot est pesé, surveillé, sanctionné. Face à ce désastre, il faut le dire sans trembler : J.D. Vance a vu juste, et les rodomontades de Scholz, von der Leyen ou Barrot ne changent rien à la réalité.
Quel avenir pour l’Europe ?
Quand des centaines de Britanniques sont emprisonnés pour des tweets, quand des médias allemands comme Compact sont rayés de la carte, quand des Français comme Le Gallou, Zemmour ou Le Pen sont traînés devant les tribunaux pour avoir exprimé leurs opinions, quand la première chaîne de la TNT est fermée pour des raisons politiques, c’est toute notre civilisation qui bascule dans l’obscurité. Cette liberté d’expression – celle de dire ce qui dérange, de mettre les pieds dans le plat, de hurler quand tout va mal – n’est pas négociable. Elle est le souffle de nos démocraties, le rempart contre la tyrannie. Alors, que faire ? Il faut abolir ces lois liberticides qui nous musellent, ces textes qui font de nous des suspects dès qu’on ouvre la bouche. Il faut protéger les voix dissidentes, ces hommes et ces femmes qui risquent tout pour défendre notre civilisation. Il faut rendre aux peuples leur droit souverain de s’exprimer, sans peur, sans chaînes. Si nous ne nous battons pas, si nous laissons faire, Orwell aura eu raison : la liberté deviendra l’esclavage, l’ignorance deviendra la force, et nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer dans un monde où la vérité sera un crime. Comme disait Charles Péguy : « Il faut toujours dire ce que l’on voit et surtout – il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. »
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2 commentaires
Vanett
Je n aurais jamais cru voir mon pays devenir ce qu il est aujourd hui, un état où il faut se taire. Mais nous devons tous combattre cette dictature qui ne dit pas son nom. Il en va de notre survie et de notre honneur.
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Deux chaînes de télévision ont fermé ! Jamais je n'aurais imaginé vivre cela. Je pleure sur la Liberté assassinée ! Nous sommes au bas mot 13 millions d'électeurs mécontents de la situation actuelle. Il va falloir en construire des prisons pour nous réduire au silence !
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