Société
Attaque au hachoir à Sarcelles : un Pakistanais sous OQTF jugé, mais pas pour terrorisme

L’attaque au hachoir ne laisse aucun doute sur sa brutalité. Pourtant, elle n’a pas été qualifiée d’acte terroriste. Ce mercredi 4 mars, Ullah S., un Pakistanais sous OQTF, comparaît devant la cour d’assises du Val-d’Oise pour tentative d’assassinat. Le parquet national antiterroriste a refusé de se saisir du dossier, estimant que l’acte ne relevait pas d’une entreprise terroriste. Une décision difficile à accepter pour la victime.
Le 25 septembre 2020, à 21 h 50, Anthony, directeur d’un fast-food, se rend au commissariat de Sarcelles pour déposer plainte contre un client. Alors qu’il attend devant l’entrée, un homme surgit et lui assène deux coups de hachoir, atteignant son oreille et sa carotide. Il entend distinctement son agresseur crier « Allah Akbar ».
Dix heures plus tôt, à Paris, un autre Pakistanais attaquait deux personnes devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, avec une arme similaire. Cette attaque avait été immédiatement qualifiée de terroriste, dans un climat marqué par la republication des caricatures de Mahomet et le procès des auteurs de l’attentat de janvier 2015.
Mais à Sarcelles, l’affaire passe presque inaperçue. L’assaillant prend la fuite et disparaît. Il faudra un an pour que l’enquête aboutisse : son ADN, retrouvé sur l’arme, correspond à celui d’un homme interpellé en septembre 2021 à La Courneuve après une bagarre au cutter. Ullah S., en situation irrégulière, faisait alors l’objet d’une OQTF.
Un procès sous tension
Face aux enquêteurs, il affirme ne pas se souvenir de l’attaque de Sarcelles mais se rappelle très bien de celle de Charlie Hebdo. Interrogé sur les caricatures, il reste flou : « Je ne sais pas ce que Dieu ou le prophète a pu ordonner ». Comme le rapporte le JDD, lors d’une confrontation avec Anthony en 2022, il demande même à voir ses blessures : « J’aimerais voir les blessures. Voir pourquoi ma vie est foutue à cause de lui. J’aimerais voir ».
Trois ans et demi après les faits, la justice tranchera. Ullah S. est jugé pour tentative d’assassinat et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Mais pour Anthony, la frustration reste immense : l’attaque qui a failli lui coûter la vie n’a jamais été reconnue comme un acte terroriste.
À lire aussi : Attentat de Mulhouse : la maire LR de la ville fustige les « récupérations » de l'extrême-droite et appelle à un « vivre-ensemble »
1 commentaire
vert10
Le droit d'asile doit être supprimée. Penser vous que des français feraient la même chose a islamabad ? Capitale du Pakistan ?
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