Politique
Crise avec Alger : Emmanuel Macron redouterait une réaction explosive de la diaspora algérienne en France, capable de « casser la baraque »

Alors que les relations entre Paris et Alger se tendent, une divergence stratégique émerge au sommet de l’État français. Emmanuel Macron s’est opposé à François Bayrou et Bruno Retailleau sur la gestion de la crise diplomatique, privilégiant une approche prudente face à l’Algérie, notamment par crainte des répercussions au sein de la diaspora algérienne en France.
François Bayrou, Premier ministre, a exprimé la semaine dernière son souhait de « réexaminer » les accords de 1968, qui régissent le statut des ressortissants algériens en France. Cette position a été contredite par Emmanuel Macron, qui a rappelé que la gestion de ce traité relève de la compétence exclusive du président de la République. Selon l’entourage du chef de l’État, cité par Le Figaro, cette prudence s’expliquerait par la volonté d’éviter un conflit ouvert avec Alger, mais aussi par la crainte d’une réaction vive de la diaspora algérienne. « On craint surtout que la diaspora algérienne présente en France puisse ‘casser la baraque’ », a-t-on indiqué.
Une approche « pragmatique » face aux binationaux
Emmanuel Macron défend une ligne qualifiée de « pragmatique », visant à prévenir un soulèvement, notamment parmi les binationaux franco-algériens. Cette position a trouvé un écho chez Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, qui, invité sur CNEWS ce dimanche, a déclaré : « La France doit tenir compte de la communauté algérienne qui vit très mal cette situation. » L’objectif affiché est de maintenir un équilibre délicat dans un contexte de tensions croissantes.
À l’opposé, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, défend une stratégie plus offensive. Lors d’une intervention sur RMC ce lundi, il a insisté sur la nécessité d’un « rapport de force » avec Alger : « Sans cela, nous n’obtiendrons rien de ce pays. » Le locataire de Beauvau a également averti que l’Algérie « s’exposera à une riposte » en cas de nouvelles provocations ou de non-respect de ses engagements, notamment sur la reprise de ses ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF).
François Bayrou, de son côté, avait donné « six semaines à l’Algérie pour se montrer coopératif » sur ce dossier, accentuant la pression sur le gouvernement algérien.
Une crise aux origines multiples
Les tensions actuelles trouvent leurs racines dans plusieurs événements récents, notamment l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie et le refus d’Alger de reprendre ses ressortissants visés par des OQTF. Bruno Retailleau a d’ailleurs annoncé la préparation d’une « liste de plusieurs centaines de personnes au profil dangereux » à présenter aux autorités algériennes, renforçant ainsi sa ligne plus ferme.
Selon un ministre proche du dossier, interrogé par Le Figaro, Emmanuel Macron s’inscrit dans une approche plus diplomatique, inspirée par la ligne traditionnelle du Quai d’Orsay : éviter l’escalade avec Alger. « Le président a toujours été en désaccord avec le choix du rapport de force, parce qu’il y a une grosse communauté algérienne en France et qu’il est influencé par cette logique de ne pas se fâcher », a confié cette source.
3 commentaires
SapereAude
[ « La France doit tenir compte de la communauté algérienne qui vit très mal cette situation. » ] L’archétype de l'ethno-masochiste, qui trahis les aspirations du peuple qui à élu celui qui lui a confié cette responsabilité au nom du peuple (la démocratie est quand même du, par, et pour le peuple...), et qui devrait donc en tant que représentant de ce peuple qui lui a permis d'avoir les fonctions qu'il a en son mon, uniquement penser, dire, revendiquer et défendre, en tant que ministre français pour les français, le propos suivant : "La France doit tenir compte de la communauté français qui vit encore plus mal cette situation".
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Comment sur tous les plateaux télé les journalistes peuvent-ils faire l'apologie de la Défense Européenne, de la grandeur retrouvée de l'Europe, de mettre sur un piédestal les politiques aux gouvernes, et en même temps s'acharner et crier haut et fort contre Donald Trump... Ils devraient TOUS réaliser que Trump (et d'autres) voient et comprennent très bien que la France n'est plus une démocratie au sens premier du terme. J.D Vance l'a dit clairement : "vous ne pouvons être amis et défendre des valeurs communes, que si celles-ci sont partagés [notamment en ce qui concerne la liberté d'expression et sous entendu que l'Europe aujourd'hui ne partage plus les fondamentaux de ce qui constitue une démocratie]". Quelle candeur de penser une seule seconde en la volonté de changement, voire de la capacité intellectuelle, de pratiquement TOUS les politiques français et européens qui sont aux manettes, quand on mesure concrètement la destruction quotidienne des démocraties européennes à cause de ceux-ci. Qui peut penser une seule seconde encore en la crédibilité du Président français, quelque soit le domaine d'ailleurs, après s'être affiché avec des bigoudis sur TikTok. Qui peut penser que ce Président puisse tenir tête au Président Trump une seule seconde, et qu'il puisse imposer une armée Européenne face au reste du monde, alors qui semble se coucher tant de fois devant le Maghreb.
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