Politique
Retraites : Xavier Bertrand exige une révision urgente des mesures annoncées par Laurent Wauquiez
Xavier Bertrand s’attaque frontalement aux mesure sur les retraites de Laurent Wauquiez et appelle à une révision urgente de celles-ci.
Invité par Thomas Sotto sur RTL Matin, Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France et figure incontournable de la droite française, a pris la parole pour fustiger la nouvelle mesure sur les retraites annoncée par le patron des députés LR Laurent Wauquiez. Sans détour, il a exposé les conséquences désastreuses pour des millions de retraités et réclamé une action rapide et juste du gouvernement.
Une mesure qui fait débat : 9 millions de retraités lésés
Dès l’ouverture de l’interview, le ton est donné : « Mais moi, je vais demander une chose à Michel Barnier, c’est de revenir sur la mesure qui a été annoncée par Laurent Wauquiez », a lancé Xavier Bertrand. Il a ensuite pointé du doigt l’impact de cette décision, soulignant que « la mesure de Laurent Wauquiez, elle fait 9 millions de perdants parmi les retraités ». En détail, cette proposition prévoit une revalorisation des retraites au 1ᵉʳ janvier, mais limitée à la moitié de l’inflation, suivie d’une remise à niveau en juillet pour les seules pensions inférieures à 1 400 euros par mois.
#Retraites : “Je demande à Michel Barnier de revenir sur la mesure annoncée par Laurent Wauquiez”@xavierbertrand invité de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/63tIbGx85u
— RTL France (@RTLFrance) November 14, 2024
Pour Bertrand, cette politique n’est rien de moins qu’un « tour de passe-passe ». Ce type de mesure risque de laisser sur le carreau des millions de retraités, érodant leur pouvoir d’achat de façon durable. « La pension moyenne de retraite, elle n’est pas au SMIC… 1 528 euros par mois. Et avec ça, vous ne roulez pas sur l’or », a-t-il rappelé, soulignant l’urgence de garantir leur pouvoir d’achat, comme le prévoit la loi.
Il a vivement critiqué ce qu’il considère comme une mesure incomplète et inéquitable, insistant sur le fait : « Que, bien évidemment, les retraités aient droit à la garantie de leur pouvoir d’achat. Ce n’est pas seulement de la justice, ce n’est pas seulement du bon sens, c’est la loi qui est prévue. »
La réalité des retraités : entre précarité et coûts élevés
Xavier Bertrand a souligné l’injustice de cette décision au regard des efforts consentis par les retraités tout au long de leur vie active. « Il ne faut pas oublier une chose. C’est que les retraités touchent leur retraite parce qu’ils ont cotisé. Ils ont fait une carrière qui n’était pas à 35 heures. Ce n’était pas la même époque, ce n’était pas les mêmes conditions de travail. », a-t-il rappelé.
Un point important dans son argumentation a été l’accent mis sur les coûts spécifiques auxquels les retraités font face, notamment en termes de santé et de mutuelles, plus élevés que ceux des actifs : « Quand vous êtes retraité, votre mutuelle, vous la payez plus cher que les autres. Quand vous êtes retraité, vous avez plus de soins de santé que les autres. » Selon lui, la reconnaissance de ces réalités justifie pleinement l’exigence d’une revalorisation équitable.
Cette revalorisation ne serait pour Xavier Bertrand, pas un geste de générosité, mais un impératif de justice sociale. « Que les retraités aient droit à la garantie de leur pouvoir d’achat, c’est la loi », a-t-il insisté, fustigeant les priorités gouvernementales qui semblent, selon lui, favoriser les comptes publics au détriment des citoyens.
Des dissensions au sein du gouvernement
Bertrand a aussi profité de cette tribune pour critiquer la cohésion fragile au sein du gouvernement. « Michel travaille avec Laurent, qui n’aime pas Gabriel, qui travaille avec Michel, qui n’est pas très fan de François, qui connaît bien Bruno, qui n’aime pas Didier. » a-t-il ironisé, révélant les jeux de pouvoir internes qui brouillent les priorités politiques. Mais pour lui, l’essentiel est ailleurs : « Ceux qui nous écoutent, ce qui les intéresse, c’est le pouvoir d’achat », a-t-il martelé, recentrant le débat sur l’enjeu principal.
Xavier Bertrand appelle à une action ferme et rapide
Bertrand a conclu avec fermeté : « Soit le gouvernement revient sur cette mesure de Laurent Wauquiez, soit il accepte clairement de garantir le pouvoir d’achat de tous les retraités sans exception, et ce, en 2025, en 2026, en 2027, comme le prévoit tout simplement la loi. » Pour lui, protéger le pouvoir d’achat des retraités est un devoir fondamental : « Ce n’est pas des privilégiés. »
Le président de la région Hauts-de-France pose un défi au gouvernement : agir de manière cohérente et juste pour honorer la promesse de justice sociale envers tous les retraités. Un enjeu qui, au-delà des jeux d’appareil, concerne directement des millions de Français.
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