Société
Sophie Pommier, ex-conseillère du Quai d’Orsay, jugée pour apologie du terrorisme après avoir comparé le Hamas à la Résistance française

Le 8 octobre 2023, alors que le monde est encore sous le choc de l’attaque sanglante du Hamas contre Israël, Sophie Pommier, ancienne collaboratrice du Quai d’Orsay, choisit d’enflammer les réseaux sociaux. Sur son compte Instagram, sous une image où flotte un drapeau palestinien, elle s’indigne :

« Trop c’est trop! Des decennies d’occupation et d’humiliations, d’injustice, de provocation des colons… »
”
Mais c’est la suite de son propos qui fait basculer ses mots dans la tourmente judiciaire. Elle ne se contente pas de dénoncer la situation palestinienne : elle justifie l’attaque du Hamas, suggérant qu’elle relève d’un acte de résistance légitime.
« Le monde occidental bien installé dans son petit confort s’emeut de voir les Palestiniens prendre les armes. Mais quelle autre solution leur a t’on laissé? La résistance chez nous c’etait magnifique mais quand il s’agit des Palestiniens c’est du terrorisme? »
”
En pleine sidération collective, alors que les images des massacres du 7 octobre circulent encore, ces mots sont perçus comme une tentative de réhabilitation du Hamas, organisation qualifiée de terroriste.
Le Figaro rapporte que ce post suscite une vague de colère immédiate, sur les réseaux sociaux comme dans les médias. L’association de la Jeunesse française juive porte plainte, estimant que ces propos relèvent de l’apologie du terrorisme. Le tribunal correctionnel de Paris, saisi de l’affaire, a renvoyé Sophie Pommier devant la 30ᵉ chambre correctionnelle, ce mercredi 12 février. Elle encourt sept ans de prison et 100.000 euros d’amende, une peine aggravée par la diffusion sur internet, qui confère à ses propos une portée publique démultipliée.
Un parcours marqué par l’engagement sur le Proche-Orient
Sophie Pommier n’est pas une inconnue dans les cercles diplomatiques. Diplômée de Sciences Po Paris, elle a collaboré comme consultante pour le Quai d’Orsay, où elle a apporté son expertise sur le Proche et le Moyen-Orient. Entre 2017 et 2020, elle a exercé au Caire, en tant que directrice adjointe de l’Institut français et conseillère culturelle auprès de l’ambassade de France en Égypte.
En parallèle, elle enseigne jusqu’en 2014 à Sciences Po, tout en participant aux travaux du journal Orient XXI, média spécialisé dans l’analyse des dynamiques moyen-orientales. Ses prises de position, souvent tranchées, ne sont pas nouvelles. Mais cette fois, elles ne relèvent plus d’un simple engagement intellectuel : elles sont au cœur d’un procès pénal.
Comparaison explosive
Là où d’autres dénoncent un dérapage, la justice y voit une infraction grave. Ce que Sophie Pommier met en parallèle, c’est ni plus ni moins que le combat des résistants français contre l’occupant nazi et les attaques du Hamas contre Israël.
Me Anthony Reisberg, avocat de la Jeunesse française juive, souligne la gravité de cette rhétorique :
« L’emploi du terme “résistant” en lui-même élève les terroristes au rang de belligérant, et plus encore au rang de belligérants supérieurs moralement et se trouvant du bon côté de l’histoire »
”
Il ne s’arrête pas là et pointe une lecture historique faussée :
« Sophie Pommier dresse un parallèle entre des personnes qui ont porté secours à des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et ceux qui en tuent aujourd’hui, et sous-entend donc que les Israéliens sont des nazis »
”
Une provocation de plus : l’épisode des affiches déchirées
Un mois après ce message, Sophie Pommier refait parler d’elle dans une vidéo virale postée sur X par le député Meyer Habib. On la voit, en pleine rue à Paris, arracher des affiches représentant les otages israéliens du Hamas et scandant :
« Israël assassin ! Vive la Palestine ! »
La scène est filmée par une passante anglophone qui la confronte immédiatement :
« Quelle honte ! Tu devrais avoir honte ! Ce sont des enfants qui ont été kidnappés ! Tu as un cœur ? »
Mais loin de reculer, Sophie Pommier répond :
« Ce sont des assassins ! Vous savez combien de personnes ont été tuées à Gaza ? »
Rima Hassan, l’indignation bien orientée
Fidèle à son habitude, Rima Hassan s'est empressée de voler au secours de Sophie Pommier, en dénonçant sur X un deux poids, deux mesures :
Une phrase qui, sous couvert de dénoncer une supposée injustice, laisse habilement entendre que ceux qui seraient coupables de crimes contre l’humanité ne sont autres que les Israéliens, et que ceux qui les soutiennent jouiraient d’une impunité totale. Une rhétorique qui ne surprend guère venant d’elle.
Si l’on suit sa logique, ce n’est pas l’attaque du Hamas qui serait un crime, mais bien ceux qui la dénoncent. Une inversion accusatoire qui ne sert qu’à exonérer ceux dont la cause justifie, aux yeux de certains, toutes les violences.
À lire aussi : Rima Hassan et Georges Ibrahim Abdallah : plaidoyer pour un criminel, indifférence pour un intellectuel
3 commentaires
Argy44
Elle est payée par nos impôts celle là aussi . Elle va subir un traitement sans suite!!
Signaler un abusGB
A tout le moins, 15 années de privation de son droit de vote et 15 années d'inéligibilité.
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