Dans un nouveau sondage, Macron stabilise et Bayrou dévisse

Pour le deuxième mois consécutif, la cote de satisfaction du président remonte d’un point, à 24 %, tandis que la part de « très mécontents » recule de 4 points, à 43 %. 

Si la progression est modeste, elle marque un frémissement chez les personnes âgées (+10 points), les cadres (+2), et surtout chez les électeurs ayant voté pour lui en 2022 (+4).

Selon l’Ifop, Emmanuel Macron bénéficie notamment du contexte géopolitique tendu, marqué par le retour de Donald Trump aux États-Unis et la guerre en Ukraine. Les sondés saluent un président « réactif avec Trump, offensif face à Poutine », qui « mobilise l’Europe » ou encore « protège les Français ». La séquence politique confuse qui avait suivi la dissolution semble s’estomper. L’image d’un président « insaisissable » ou « canard boiteux » perd du terrain, même si la majorité des Français restent critiques, notamment sur sa posture internationale jugée parfois « va-t-en-guerre ».

En revanche, la situation est beaucoup plus difficile pour François Bayrou. Selon le même baromètre, le Premier ministre enregistre une chute de 11 points par rapport à février. Avec seulement 27 % de satisfaits, sa cote atteint son niveau le plus bas depuis son arrivée à Matignon, en décembre 2024. Une dégringolade aussi brutale en un laps de temps aussi court est inédite sous la présidence Macron. Il faut remonter à Michel Rocard (1988), Alain Juppé (1995) ou Dominique de Villepin (2006, crise du CPE) pour retrouver un tel recul.

Cette chute s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, la gestion controversée du dossier des retraites, que Bayrou avait lui-même rouvert, suscite de nombreuses critiques. D’autre part, une polémique autour de sa connaissance supposée de violences dans l’établissement scolaire de Bétharram continue d’alimenter la défiance. L’Ifop note que le chef du gouvernement perd des points dans presque tous les électorats : -9 chez les Insoumis, -10 à droite, -3 chez les sympathisants RN, et -5 dans le bloc central. Il ne progresse que chez les électeurs écologistes et socialistes (+5).

Ce contraste entre un président en léger rebond et un Premier ministre en chute libre révèle une dynamique inversée au sein de l’exécutif. Si Emmanuel Macron parvient à réactiver partiellement son socle électoral sur des thématiques internationales, François Bayrou semble au contraire affaibli par des sujets nationaux sensibles.

« Je ne sais pas dire si Matignon sera une étape ou son épitaphe », glissait récemment un conseiller de l’exécutif au sujet de François Bayrou. La question de la solidité du tandem exécutif pourrait ressurgir dans les semaines à venir, alors que de nombreux dossiers structurants restent en suspens.