Escrime : une athlète disqualifiée d'un tournoi après avoir refusé d’affronter une adversaire transgenre

Stephanie Turner a pris une décision pour le moins radicale en posant un genou au sol avant son assaut face à Redmond Sullivan, une athlète ayant transitionné du sexe masculin vers le sexe féminin. « Je suis désolée, j’ai beaucoup de respect et d’amour pour toi, mais je ne t’affronterai pas », a-t-elle déclaré à son adversaire. Elle a ensuite expliqué à l’arbitre : « Désolée, je suis une femme et c’est un homme, c’est un tournoi féminin, je ne peux pas faire ça. » Informée de sa mise en poule avec Sullivan, l'athlète américaine avait anticipé son geste, estimant qu’il était incohérent pour elle de participer à une telle rencontre.

L’escrimeuse a justifié son refus en fustigeant la Fédération américaine d’escrime (USA Fencing), qu’elle accuse de ne pas entendre les préoccupations des femmes. Selon elle, la politique d’inclusion des athlètes transgenres, adoptée en 2023, ignore les revendications de certaines compétitrices. Le choix de Redmond Sullivan de quitter l’équipe masculine pour rejoindre l’équipe féminine en décembre avait déjà suscité des réactions enflammées, notamment de Martina Navratilova, ancienne championne de tennis, qui avait exprimé sa vive opposition à ce type de transition de catégorie.

Ce blocage se déroule à un moment où les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, durcissent les règles d’accès au sport pour les personnes transgenres. Des décrets récents limitent la reconnaissance fédérale à deux genres et interdisent aux « hommes » de participer aux compétitions féminines.

En contraste, USA Fencing maintient sa politique inclusive, affirmant dans un communiqué : « Notre politique de 2023 vise à élargir l’accès à l’escrime et à créer des espaces sécurisés, basée sur les recherches disponibles à l’époque. »

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