Politique
« Traître ! », « parle pour toi ! » : l’ex-Insoumis Alexis Corbière hué lors de la mobilisation anti-RN à Paris

Ce dimanche 6 avril, place de la République à Paris, une manifestation contre le Rassemblement national (RN) a réuni des militants de gauche dans un climat conjugué par des divisions internes. Parmi les figures présentes, Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, a été la cible d’une hostilité notable de la part de certains manifestants.
Alors qu’il prenait la parole pour appeler à un « front antifasciste à la hauteur de la menace » et inviter à rejoindre une autre manifestation prévue le 12 avril, organisée par SOS Racisme, la Ligue des droits de l’Homme et la CGT, des cris ont fusé dans la foule. « Traître ! » et « Parle pour toi ! » ont été lancés à son encontre, tandis que d’autres militants scandaient le nom de Jean-Luc Mélenchon, couvrant sa voix.
Une gauche divisée en plein jour
Alexis Corbière, ancien membre de La France insoumise (LFI), avait été écarté par le mouvement lors des législatives anticipées de l’été 2024. Refusant de céder, il avait maintenu sa candidature sous l’étiquette du Nouveau Front populaire (NFP) et avait réussi à se faire réélire. Par la suite, il a intégré le groupe des Écologistes à l’Assemblée nationale, un choix qui semble avoir alimenté le ressentiment d’une partie des militants présents ce dimanche. Selon Le Figaro, qui a rapporté les faits, les huées ont toutefois été suivies d’applaudissements plus larges, signe d’un soutien partiel dans l’assistance.
Sur X, Alexis Corbière a tenu à minimiser l’épisode, déclarant : « La poignée de sectaires qui a hué a été recouverte par les applaudissements de toute la foule. » Il a également réaffirmé son message : « Place de la République, je suis intervenu pour convaincre que la seule stratégie antifasciste sérieuse est l’unité du NFP et donc candidature commune lors de la présidentielle. »
La gauche en ordre dispersé face au RN
La mobilisation de ce dimanche, initiée par Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, visait à faire front contre le RN, alors que ses partisans se ressemblaient simultanément place Vauban pour soutenir Marine Le Pen. Cette dernière a récemment été condamnée à une peine d’inéligibilité avec application immédiate, un contexte qui a exacerbé les passions politiques.
Néanmoins, l’unité de la gauche a fait défaut : si les Insoumis ont répondu à l’appel place de la République, le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste français (PCF) ont choisi de ne pas s’associer à l’événement. Ces formations ont justifié leur absence par leur refus de cautionner une « condamnation politique » de Marine Le Pen, tout en laissant planer l’hypothèse d’une réticence à s’afficher aux côtés de LFI.
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