Société
LFI et Écologistes manifestent à Paris : une mobilisation antifa plutôt que pour la république ?

Une manifestation placée sous le signe de la « riposte »
Ce dimanche 6 avril, place de la République à Paris, La France insoumise et les Écologistes ont organisé une manifestation présentée comme une réponse au rassemblement du Rassemblement national en soutien à Marine Le Pen. Les organisateurs ont revendiqué 15 000 participants. Marine Tondelier s’est félicitée de la mobilisation, affirmant : « Nous, on n’a pas eu besoin de cars de toute la France pour remplir la place de la République. » Manuel Bompard a, lui, appelé à une mobilisation massive pour le 1er mai : « Ce sera la réponse la plus puissante contre l’extrême droite. »
Les prises de parole se sont succédé tout au long de l’après-midi, notamment celle de Mohammed, ancien occupant de la Gaîté Lyrique, ovationné après avoir déclaré : « Personne n’est illégal en France. Ce pays restera toujours un pays d’émigrés. » Mais l’unité affichée a rapidement volé en éclats. Alexis Corbière, député LFI, a été hué lorsqu’il a évoqué un « front antifasciste » pour la semaine suivante. « Traître ! », a-t-on entendu, avant que la foule ne scande le nom de Jean-Luc Mélenchon. Le député Sébastien Delogu, hilare, a filmé la scène.
Une ambiance politisée, pro-palestinienne et tendue
Rapidement, la manifestation a changé de ton. Dès la traversée du boulevard Magenta, les slogans antifascistes ont laissé place à des cris de « Free Palestine », des drapeaux palestiniens, keffiehs et banderoles de collectifs pro-palestiniens. Des messages comparant Auschwitz à Gaza ont été affichés, tandis que des drapeaux à l’effigie de Georges Abdallah, militant d’extrême gauche condamné pour terrorisme, flottaient dans le cortège. L’association Urgence Palestine et le collectif Samidoun étaient présents.
Notre journaliste de Frontières Jordan Florentin a dû être exfiltré après avoir été visé par des individus cagoulés, sous les yeux du député Delogu. « Merci aux CRS », a-t-il écrit après avoir échappé à une agression physique. D’autres tensions ont éclaté lorsqu’un collectif de sans-papiers a tenté de rejoindre le cortège mais s’est vu refuser l’entrée au cœur de la manifestation par les organisateurs.
Jean-Luc Mélenchon a salué la mobilisation sur X, estimant que « la force immense » mobilisée pourrait « refuser la victimisation de Le Pen et du RN ». Éric Coquerel a pour sa part dénoncé un RN qui « fait du trumpisme » en s’en prenant aux juges.
Un discours de façade qui, dans les faits, n’a pas empêché les slogans violents ni les provocations dans la rue au cours d’une manifestation qui ressemblait plus à une énième mobilisation antifa pro-palestinienne qu’une manifestation pour la république.

2 commentaires
Dernier ordre
Je pense qu'il ne savent même pas contre quoi il se batte, a gauche il sont tellement désinformer, 80% voir 90% ne savent rien de l'affaire
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