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Tribune : du Macronisme au RN, ma révolte
Je m’appelle Julien Hamy. Mon nom ne vous dira probablement rien, et c’est tout à fait normal. J’ai été ce que l’on appelle un homme de l’ombre, une petite main parmi tant d’autres à l’Assemblée nationale : un collaborateur parlementaire. Collaborateur parlementaire : un métier méconnu mais pourtant crucial Ce métier, méconnu du grand public, […]
Je m’appelle Julien Hamy. Mon nom ne vous dira probablement rien, et c’est tout à fait normal. J’ai été ce que l’on appelle un homme de l’ombre, une petite main parmi tant d’autres à l’Assemblée nationale : un collaborateur parlementaire.
Collaborateur parlementaire : un métier méconnu mais pourtant crucial
Ce métier, méconnu du grand public, est pourtant crucial pour notre démocratie. En coulisses, nous sommes les bras droits des élus que vous mandatez. Nous les aidons à rédiger des propositions de loi, à préparer des discours et à analyser les politiques publiques. Nous effectuons des recherches approfondies sur des sujets variés, fournissant les informations essentielles aux débats parlementaires et aux prises de décisions. Nous organisons et coordonnons les agendas, gérons les communications avec les électeurs, les médias et les autres acteurs politiques.
En somme, les collaborateurs parlementaires sont les rouages invisibles qui soutiennent et renforcent la démocratie, s’assurant que les élus disposent des ressources nécessaires pour exercer pleinement leurs fonctions au service de la nation.
La déception macroniste
En ce qui me concerne, j’ai servi un député de ce que l’on appelle communément « la macronie » de 2017 à 2023. Adhérent d’« En Marche ! », je suis arrivé à l’Assemblée nationale avec un enthousiasme débordant et une détermination sans faille. J’ai cru au projet d’Emmanuel Macron. J’ai admiré l’homme et ce qu’il représentait : une vision moderne, dynamique, un espoir de rupture avec les pratiques poussiéreuses du passé.
Sa promesse de renouvellement et de transformation du pays, de redonner confiance aux citoyens en leurs représentants, m’a profondément inspirée. Je me suis senti investi d’une mission : redonner aux citoyens la foi en la politique et démontrer qu’un véritable changement était possible. La perspective de rompre avec les vieux schémas pour inaugurer une ère de transparence et d’efficacité m’animait. Issu d’un milieu populaire de la région parisienne, j’avais l’impression de faire honneur à mes racines. J’étais tout beau, tout neuf, tout naïf. La proie parfaite pour la macronie.
Mais mon idéalisme s’est émoussé au fil du temps et ma soif de changement s’est estompée devant la réalité de ce « nouveau monde » qui, en vérité, n’est pas mieux que l’ancien.
Les blocages institutionnels constants, les compromis incessants – ce fameux « en même temps » qui n’est rien d’autre qu’un prétexte pour ne rien faire – et les renoncements m’ont progressivement désillusionné. J’ai été trompé par l’emballage « Macron », dont les petites phrases assassines et méprisantes ont fait un mal fou.
Ce qui avait commencé comme une aventure prometteuse s’est transformé en une lutte quotidienne contre l’inefficacité et la stagnation. Peu à peu, j’ai été enveloppé par une désagréable sensation d’impuissance. J’ai observé mon député reculer à maintes reprises devant les menaces et les pressions exercées par son propre camp, comme un général sans courage sur un champ de bataille. Au lieu de défendre ses convictions, il n’a fait que céder aux exigences de son parti, préférant la sécurité de sa position à l’intégrité de ses idées. La déception s’est muée en une profonde amertume. J’ai constaté que les députés qui osaient vouloir agir, qui tentaient d’exercer pleinement leurs prérogatives, étaient systématiquement inscrits sur une sorte de liste noire. Ils étaient boudés, marginalisés, et parfois même expulsés du cercle du pouvoir. Ce système, qui se présentait comme « novateur et réformateur », était en réalité un cimetière pour les initiatives courageuses.
Le pouvoir macroniste : une machine à broyer
L’Assemblée nationale, entre 2017 et 2022, n’a été qu’un simulacre de démocratie. Une simple chambre d’enregistrement, où les décisions étaient prises en amont, loin des regards et des débats publics. Les députés, réduits à un rôle de bouton poussoir, ont été contraints d’accepter des textes sans pouvoir réellement les modifier. Les débats étaient de simples formalités, des mascarades où la conclusion était connue d’avance. Nous, les collaborateurs parlementaires, étions noyés sous les notes de groupe et les éléments de langage. Les votes, quant à eux, n’étaient que des étapes obligatoires, des rituels légaux vides de sens. Le pouvoir exécutif exerçait une emprise écrasante sur le législatif, transformant les élus du peuple en marionnettes, incapables de défendre les intérêts de leurs électeurs.
En six ans, j’ai été un témoin impuissant de la montée inexorable de la délinquance gratuite, qui n’est bien sûr pas qu’un simple sentiment, sauf pour ceux qui vivent sous une cloche. J’ai vu le spectre du fondamentalisme islamique grandir. Et pourtant, après le choc Samuel Paty, et malgré les discours larmoyants, nous n’avons été capables que de « mesurettes » inutiles et inefficaces. Je pense à la loi « asile et immigration », qui n’est qu’un leurre, au regard de l’efficacité de la France en matière d’OQTF (Obligation de quitter le territoire français).
Wokisme, décadence, démocratie malade, fracture sociale
J’ai observé nos valeurs nationales se dissoudre progressivement sous la bannière de la décadence « wokiste », notre modèle français se déliter sous le poids des compromissions et des reculades politiques, et la fracture sociale ainsi que territoriale s’approfondir à une vitesse alarmante. Le macronisme est un pouvoir parisien, centralisateur, qui a complètement délaissé nos campagnes.
De l’intérieur, j’ai vu un modèle démocratique malade, symbolisé par l’utilisation cynique et répétée de l’article 49.3 pour évincer tout débat parlementaire et imposer des lois par la force. Dans les couloirs feutrés des palais, j’ai entendu le mépris ostensible des élites envers ceux qui, désespérés, avaient investi les ronds-points pour exprimer leur détresse sociale et économique. Pendant la crise du COVID-19, j’ai constaté que certains élus étaient plus prompts à restreindre les libertés des autres qu’à appliquer ces restrictions à eux-mêmes. À titre d’exemple, le pass vaccinal était en vigueur partout, sauf à l’Assemblée nationale…
Jordan Bardella incarne un renouveau à la fois authentique et puissant, loin de l’arrogance des élites
Dans ce contexte, j’ai ressenti un éclatement intérieur, une rupture profonde avec mes idéaux et mes espoirs. À ce moment-là, j’ai eu l’impression de me renier et de déshonorer mes racines. J’ai explosé en plein vol, car ce que je faisais n’avait plus aucun sens. Alors après avoir contribué à la campagne de réélection victorieuse de mon ancien patron, après avoir été loyal jusqu’au bout, j’ai décidé de partir en juillet 2023 et de reprendre ma liberté. Depuis lors, j’ai vécu comme un « affranchi » de la politique. Je ne voulais plus en entendre parler, ni de près ni de loin. J’étais écœuré, dégoûté. Pour moi, il était hors de question de revenir, sous quelque forme que ce soit.
Mais la campagne des élections européennes a tout changé. À ma grande surprise, elle m’a captivé, tout comme le profil de Jordan Bardella. J’ai vu en lui un jeune dynamique, issu d’un quartier populaire comme le mien, sans diplômes particuliers, mais avec une énergie et une conviction qui résonnaient en moi. Il m’a semblé incarner un renouveau à la fois authentique et puissant, loin des compromis stériles et de l’arrogance des élites que j’avais côtoyées. Il n’appartient pas au sérail, n’a pas été formaté par les grandes écoles ou le système : il est l’antithèse de l’énarque blafard, et je suis convaincu que c’est ce dont nous avons besoin. Après avoir testé Emmanuel Macron et sa vision ultra-technocratique, il nous faut aujourd’hui tout son contraire, c’est-à-dire quelqu’un qui parle avec le cœur.
Alors, j’ai voté pour la liste de Jordan Bardella lors des élections européennes.
C’est la première fois que je glissais un bulletin « RN » dans l’urne. J’ai brisé une sorte de tabou intérieur, implanté dans mon cerveau par les traditionnels éléments de langage de diabolisation, qui sont d’une stupidité abyssale. Et totalement inutiles, la preuve… Depuis, je me sens libéré, convaincu d’avoir fait le bon choix. J’ai retrouvé l’agréable sensation de servir les intérêts de mon pays. Dépourvu de ma naïveté, j’ai réalisé que le système auquel j’avais appartenu était voué à l’échec et que la solution viendrait nécessairement d’un courant politique n’ayant jamais gouverné.
C’est pourquoi je m’adresse modestement à vous aujourd’hui. Il est urgent de faire bloc à la fois contre les candidats du « Nouveau Front Populaire » et contre les candidats de « Renaissance ». Ces derniers étaient déjà léthargiques dans la majorité, ils seront demain inutiles dans la minorité. Ils semblent avoir dépassé leur date de péremption et ont abandonné le peu de dignité qui leur reste en formant des alliances contre-nature avec la France Insoumise, parti qui veut gouverner la France dans le seul but de la détruire. Il est impératif de ne pas accorder notre confiance à ces gens et de les sanctionner sévèrement dans les urnes.
Il est temps de sonner la révolte et de donner sa chance à Jordan Bardella et au Rassemblement National. Alors, je glisserai, le dimanche 7 juillet, un bulletin « Rassemblement national » dans l’urne.
Julien Hamy