Paris : la justice autorise l’expulsion des migrants de la Gaîté Lyrique installés sur les quais de Seine

Le tribunal administratif de Paris a validé samedi l’arrêté du préfet Laurent Nuñez visant à évacuer les migrants installés sous des tentes en bord de Seine, dans le secteur de l’île Saint-Louis. Une décision qui ouvre la voie à une intervention imminente des forces de l’ordre.

Ces migrants, environ 250 selon les autorités, s’étaient installés là après leur expulsion de la Gaîté Lyrique le 18 mars dernier. Cette salle de spectacle parisienne avait été occupée pendant trois mois par près de 450 jeunes étrangers, qui affirmaient être mineurs. La justice avait alors ordonné leur évacuation, soulignant les risques sanitaires et sécuritaires. Le lieu culturel, fragilisé, avait dû suspendre ses activités et placer son personnel en chômage partiel.

Dans son arrêté, le préfet de police avait dénoncé une « occupation illicite » comportant « des risques avérés pour la salubrité publique et la santé des occupants ». Le juge administratif a suivi cette analyse : « L’installation de tentes sur les quais de Seine constitue par elle-même un risque pour la sécurité de leurs occupants comme des passants », indique la décision, consultée par l’AFP.

Le recours déposé par des associations pour contester l’évacuation a été rejeté. Le tribunal estime qu’elle « ne peut être regardée comme ayant porté une atteinte grave et manifestement illégale à l’une des libertés invoquées par les requérants ». En d’autres termes, le droit au logement d’urgence ou à la protection n’a pas été jugé violé par la mesure.

La préfecture de police assure qu’un dispositif d’accompagnement est prévu, via la préfecture d’Île-de-France. « L’évacuation peut avoir lieu », a confirmé dimanche un porte-parole à l’AFP. Les migrants seront orientés vers des structures d’hébergement ou de mise à l’abri, sous condition de place disponible.

Depuis l’occupation de la Gaîté Lyrique, les tensions sont vives. En mars, un journaliste de CNews a été agressé devant le bâtiment alors qu’il filmait un reportage. L’incident, survenu en pleine rue, avait nécessité l’intervention de la police. Ce n’était pas le premier du genre : d’autres reporters avaient déjà été pris à partie à proximité du site, selon plusieurs témoignages.