Politique
Pierre-Édouard Stérin : le milliardaire catholique dévoile ses ambitions pour la France
Dans un entretien pour Le Point, Pierre-Édouard Stérin, entrepreneur catholique et milliardaire français, dévoile ses ambitions au service de ses valeurs conservatrices et philanthropiques, à travers des investissements dans l’éducation, la culture et le débat public. Rejetant toute ambition électorale immédiate, il milite pour un renouveau politique porté par des leaders compétents et inspirés.
Dans une interview exclusive accordée au Point, Pierre-Édouard Stérin, entrepreneur catholique et milliardaire français, dévoile ses convictions et ambitions. Figure influente du monde des affaires, il est connu pour ses investissements dans des entreprises telles que Smartbox ou La Fourchette, mais aussi pour son engagement philanthropique et ses idées conservatrices. Avec une fortune estimée à 1,4 milliard d’euros, il aspire à utiliser sa réussite pour promouvoir ses valeurs.
Un parcours alliant foi, business et philanthropie
Stérin affirme avoir choisi de « gagner de l’argent pour faire le bien ». À travers sa structure Otium Capital, il consacre 80 % de ses revenus à des projets philanthropiques, notamment le Fonds du Bien Commun, qu’il a lancé en 2021. En 2024, il a reversé 60 millions d’euros dans ce fonds, tout en gardant 300 000 euros pour ses besoins personnels, affirmant vivre « très confortablement ». Passionné par l’éducation et la culture, il veut financer des initiatives citoyennes et renforcer les valeurs traditionnelles.
Il critique par ailleurs la gestion publique, affirmant que l’État français est moins efficace pour financer des projets d’intérêt général. Selon lui, la charité obligatoire via les impôts est « une contradiction dans les termes ».
Une influence politique assumée
Se revendiquant de droite conservatrice, Stérin ne cache pas ses ambitions politiques. Via son projet Périclès, il investit dans les médias et le débat public, dans l’espoir d’orienter les discussions politiques et sociétales. Bien qu’il s’intéresse à des médias tels que Marianne, il exprime sa déception quant à l’échec de son rachat. Son but est clair : diffuser ses idées, défendre ses valeurs, tout en cherchant à assurer la viabilité économique des projets. Stérin souligne qu’il n’a jamais financé Reconquête! ou le Rassemblement National, mais reconnaît des convergences sur certains thèmes comme l’immigration.
Stérin comparé à Soros
Souvent comparé à un « George Soros de droite », il réfute l’idée de manipulations idéologiques. Selon lui, son modèle repose sur une vision chrétienne et patriote, loin des accusations d’évasion fiscale ou de contradictions. Bien qu’il réside en Belgique, il justifie ce choix par une volonté de préserver son capital pour des investissements utiles en France, notamment via son fonds philanthropique.
Concernant le climat politique, Stérin critique les élites françaises, affirmant que « la politique n’attire plus que des profils médiocres ». Il déplore un manque de courage et de vision chez les décideurs, et appelle à un renouveau des idées porté par des leaders compétents.
Dans les coulisses de la politique
Stérin exclut, pour l’heure, toute candidature électorale, préférant influencer en coulisses et investir dans des projets à fort impact. Il estime qu’une véritable réforme politique passerait par des personnalités issues du monde professionnel, capables de « manager, décider et trancher ». Inspiré par ses convictions chrétiennes, il milite pour une refonte du débat public axée sur des valeurs de responsabilité, de justice et d’efficacité.
Interrogé sur les figures politiques actuelles, il exprime des opinions variées. Marine Le Pen lui semble manquer de sincérité, tandis qu’il apprécie la rigueur de Laurent Wauquiez mais doute de sa capacité à incarner un leadership transformateur. Quant à Édouard Philippe, Stérin indique qu’il ne l’a jamais rencontré, mais serait « ravi de pouvoir échanger avec lui » sur l’avenir de la France.
Un positionnement inédit dans le paysage français
Enfin, Stérin se décrit comme un homme pragmatique, misant sur des solutions concrètes plutôt que sur des idéologies rigides. Il aspire à mobiliser ses ressources pour redéfinir les priorités de la société française, en mettant en avant un modèle inspiré par la foi, l’efficacité managériale et une vision patriote.
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