Taïwan : le président Lai Ching-te promet de « résister à l’annexion » de l’île

Cette prise de position, jugée « entêtée » par la Chine, intensifie les tensions dans le détroit de Taïwan.

Une position ferme de Taïwan face aux ambitions chinoises

Lors de son allocution pour la fête nationale, le président taïwanais Lai Ching-te a réitéré sa détermination à « résister à l’annexion » de Taïwan par la Chine. « Je maintiendrai l’engagement de résister à l’annexion ou à l’empiètement de notre souveraineté », a déclaré Lai, soulignant ainsi la position ferme du gouvernement taïwanais face aux ambitions de Pékin, qui revendique l’île comme une partie intégrante de son territoire.

My heartfelt thanks to all the foreign dignitaries who joined us in celebrating National Day. Our people & government truly appreciate your presence & support for #Taiwan. We look forward to deepening these friendships for a brighter, more prosperous future together. pic.twitter.com/ytQBJjAY6Y

— 賴清德Lai Ching-te (@ChingteLai) October 10, 2024

Depuis son investiture en mai 2023, Lai Ching-te, successeur de Tsai Ing-wen, fait face à des relations exécrables avec la Chine, qui qualifie le dirigeant taïwanais de « séparatiste ». Jeudi, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a condamné ce discours, accusant Lai de nourrir des « intentions sinistres » et de chercher à aggraver les tensions pour des intérêts politiques personnels.

Une pression militaire et diplomatique de plus en plus forte

La montée en tensions entre Taïwan et la Chine s’est intensifiée ces dernières années, notamment à travers les actions militaires répétées de Pékin. La Chine a organisé plusieurs manœuvres militaires majeures autour de l’île, mobilisant à la fois sa marine et son aviation. Ces démonstrations de force, visant à encercler Taïwan, se sont multipliées, tandis que des patrouilles quasi quotidiennes de navires et d’avions chinois augmentent la pression sur Taipei.

Le jour même des célébrations nationales taïwanaises, vingt-sept avions militaires chinois et neuf bâtiments de la marine ont été repérés près de l’île. Ces activités militaires font craindre une escalade imminente, bien qu’aucune action militaire significative n’ait suivi les discours précédents, selon un haut responsable américain interrogé avant l’événement.

Taïwan en état d’alerte

Face à ces démonstrations de force, les autorités taïwanaises se sont placées en état d’alerte maximale. Des mouvements militaires autour de l’île, observés à la veille des festivités, ont renforcé les craintes d’une possible intervention chinoise. Taïwan reste vigilant et prépare sa défense en cas d’aggravation de la situation.

Les célébrations marquant le 113e anniversaire du renversement de la dynastie Qing et de la fondation de la République de Chine se sont toutefois déroulées sous haute surveillance. Parmi les invités étrangers figuraient notamment des représentants des États-Unis, un allié clé de Taïwan. Depuis 1979, Washington reconnaît officiellement Pékin comme pouvoir légitime, mais reste le principal soutien militaire et diplomatique de Taipei.

Une guerre historique et un avenir incertain

Les différends entre la Chine et Taïwan remontent à la guerre civile chinoise, qui opposa les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek aux communistes de Mao Tsé-toung. Après leur défaite en 1949, les nationalistes se sont réfugiés à Taïwan, établissant un gouvernement indépendant, bien que non reconnu par Pékin. Depuis, l’île fonctionne avec ses propres institutions politiques, économiques et militaires.

Dans son discours, le président Lai a cependant exprimé son souhait d’un dialogue pacifique avec la Chine, tout en l’exhortant à contribuer à la résolution des conflits internationaux, notamment au Proche-Orient et en Ukraine. Cependant, malgré ce ton plus conciliant, certains observateurs estiment que ses références à l’histoire de la République de Chine risquent d’irriter Pékin, suggérant une tentative de revendiquer la légitimité historique de l’île.

Alors que Taïwan célèbre son indépendance de facto, l’équilibre entre fermeté et dialogue semble fragile, et la situation dans la région reste sous haute tension.

 

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