Société
Procès de Sabri Essid : les Merah, ou le djihad en famille
Alors qu’est annoncé le procès par contumace de Sabri Essid, cadre de l’Organisation État islamique présumé mort au Proche-Orient, focus sur la famille Merah, dont faisait partie le djihadiste.
C’est l’histoire d’une famille unie par les liens du sang. Du sang biologique et du sang versé dans le sentier du djihad. Ce mardi 9 octobre à Paris, la justice antiterroriste française a annoncé un procès par contumace du cadre de l’Organisation État islamique (OEI) Sabri Essid. Ce dernier n’est pas n’importe qui : il s’agit d’un des principaux chefs de l’Amniyat.
L’Amniyat, ou les Emmni, étaient les services de renseignement de l’OEI, redoutés tant par leurs « homologues » occidentaux – ils étaient chargés de planifier et d’organiser les « opérations extérieurs », c’est-à-dire les attentats, comme ceux du Bataclan – que par les membres de l’OEI eux-mêmes ; l’Amniyat se chargeant de la sécurité intérieure et du contre-espionnage au sein du « Califat ».
Ses méthodes, racontées par le journaliste David Thomson dans son livre Les Français djihadistes (Les Arènes, 2014, réédité en 2017) ou par Samuel Laurent dans L’État islamique (Points, 2015), sont inspirées de celles des féroces mukhabarat (Ndlr : services de renseignement en arabe) du dictateur irakien Saddam Hussein. Leurs méthodes : interrogatoires « musclés » sans raison, parfois même préventivement, tortures, exécutions de quidams pour faire régner la terreur au sein de l’OEI…
Des techniques héritées du KGB soviétique qui avait formé les services irakiens. Certains des ex-officiers de ces mukhabarat, sunnites, rejoignent Daesh et créent les services spéciaux de l’OEI. Sabri Essid est l’un des membres, d’origine française, de ces services. Présumé mort en zone irako-syrienne en 218, il est néanmoins accusé de « génocide, viols et sévic
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