Société
Attentat à Lyon : le procès d’un Algérien débute ce lundi à Paris pour des faits commis en 2019

Le 24 mai 2019, vers 17h30, une bombe artisanale explose dans la rue Victor-Hugo, une artère piétonne animée du 2e arrondissement de Lyon, devant la boulangerie Brioche Dorée. L’attentat, survenu deux jours avant les élections européennes, fait 13 blessés légers, dont une fillette de 10 ans, selon le bilan officiel, bien que certaines sources évoquent jusqu’à 15 victimes, en comptant les personnes choquées psychologiquement.
La bombe, dissimulé dans un sac en papier kraft, contenait du TATP (tripéroxyde de triacétone), un explosif artisanal instable souvent utilisé dans des attaques terroristes, mélangé à plus de 270 projectiles métalliques. Placé sur un banc, l’explosif a projeté des débris jusqu’à 150 mètres, mais sa faible puissance, due à une confection imparfaite, a limité les dégâts humains.
Une traque rapide
L’auteur présumé, Mohamed Hichem Medjdoub, alors âgé de 24 ans, est interpellé trois jours plus tard, le 27 mai 2019, à la descente d’un bus dans le 7e arrondissement de Lyon. Les enquêteurs ont remonté sa piste grâce à une investigation.
Les piles utilisées pour le déclenchement à distance, achetées sur Amazon, ont permis d’identifier son compte, tandis que des images de vidéosurveillance montraient un individu à vélo, visage masqué par une casquette et des lunettes de soleil, déposant le colis. En garde à vue, Medjdoub reconnaît les faits, revendiquant une allégeance à l’État islamique et une volonté de « faire peur aux Français » pour influencer les élections européennes en faveur de l’extrême droite, espérant ainsi provoquer une réaction anti-musulmane.
Un profil radicalisé
Arrivé en France en août 2017 avec un visa touristique, Mohamed Hichem Medjdoub vivait en situation irrégulière après le refus d’un visa étudiant. Installé à Oullins, dans la banlieue lyonnaise, cet ancien étudiant en informatique s’est radicalisé en ligne, consultant des contenus jihadistes et des tutoriels pour fabriquer des explosifs.
Lors de l’instruction, il a exprimé une haine profonde envers la France, déclarant en 2023 : « Si je sors aujourd’hui, demain je fais un attentat. » Malgré ses aveux, il a minimisé son intention de tuer, affirmant avoir voulu limiter les dégâts, une assertion contredite par la présence de projectiles dans sa bombe.
Un procès sous haute tension
Le procès, qui se tient jusqu’au 7 avril 2025, est très attendu par les victimes et leurs familles, qui espèrent obtenir des réponses sur les motivations de l’accusé et sur d’éventuelles failles dans sa surveillance.
Ce procès, près de six ans après les faits, rappelle que même les attentats n’ayant pas causé de morts marquent durablement les esprits et soulignent les défis persistants de la lutte antiterroriste.
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4 commentaires
le français
qu'il se rassure les juges vont lui donner un jour de travail pénible et 1€ à donner aux victimes . Pauvre FRANCE
vert10
On voit le paresse de la justice, 6 ans pour juger une affaire. A cette époque ; j'etais en Arabie . Un attentat avait été déjoué au stade de foot de Jeddah. En 6 mois après , les protagonistes furent jugés . Et exécutés 3 mois après le jugement.
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