« Cette date restera un jour très sombre pour la démocratie française », estime Bellamy sur l'inéligibilité de Marine Le Pen

Ce lundi 31 mars, le tribunal de Paris a rendu un verdict retentissant dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national (RN), condamnant Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate. Cette décision, qui empêche la cheffe du RN de se présenter à l’élection présidentielle de 2027, suscite des réponses enflammées, notamment celle de François-Xavier Bellamy, eurodéputé LR, qui y voit une atteinte grave à la démocratie française.

François-Xavier Bellamy n’a pas mâché ses mots sur le réseau social X : « Quoiqu’on pense du RN et de l’affaire jugée aujourd’hui, cette date restera un jour très sombre pour la démocratie française. » Selon lui, le fait qu’une candidate régulièrement placée en tête des sondages pour la présidentielle soit écartée par une décision judiciaire constitue un événement inédit. Il indique que cet épisode risque de laisser « des traces profondes » dans le paysage politique, remettant en question la confiance des citoyens dans le processus démocratique.

François-Xavier Bellamy reconnaît que « l’engagement politique ne met personne au-dessus des lois », mais il s’interroge sur l’équité de leur application. L’exécution provisoire de la peine, qui ne suspend pas le jugement en cas d’appel – contrairement à l’usage habituel –, est selon lui injustifiée. « Elle est normalement motivée par un risque de récidive. Qui peut ici prendre cette inquiétude au sérieux ? » demande-t-il. Pour l’eurodéputé, cette mesure représente une « interférence majeure » dans la vie démocratique, privant des millions d’électeurs de leur choix sans raison évidente. 

Il évoque également le précédent de François Fillon, mis en examen à une vitesse record en 2017, pour souligner le risque d’un « soupçon d’arbitraire » pesant sur la justice dans les échéances électorales majeures. Opposant de longue date du RN, l'eurodéputé insiste sur l’importance de régler les désaccords politiques par les urnes. « Comme tout Français qui tient à la démocratie, je veux que nos désaccords soient résolus par le vote des électeurs », affirme-t-il. 

Le verdict ne vise pas uniquement Marine Le Pen : huit autres eurodéputés du Rassemblement national (RN) ont été reconnus coupables dans l’affaire des assistants parlementaires. Ce dossier, centré sur des soupçons de détournement de fonds publics via des emplois fictifs, fragilise le parti de droite à l’approche de 2027.

Avec la perte de sa cheffe de file, créditée de 34 à 37 % des intentions de vote au premier tour selon un sondage Ifop, le parti doit désormais faire face à une recomposition brutale de ses ambitions pour la prochaine présidentielle.

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